En arabe, le mot métamorphose se dit maskh, c'est aussi le terme qui est utilisé dans la plupart des dialectes berbères. Aujourd'hui, le mot est surtout employé au sens figuré pour dire qu'on est l'objet d'une malédiction, qu'on n'a pas de chance. Mais le mot, à travers les récits et les légendes, a aussi conservé son sens premier de métamorphose. En arabe classique, maskh signifie «transformation d'une forme extérieure (s'ura) en une forme laide». La transformation se fait, généralement, d'un être humain à un animal, mais on peut aussi être transformé en pierre ou en un autre objet. La tradition arabe ancienne lie le maskh à une intervention surnaturelle, généralement en châtiment d'un crime. Cette croyance se retrouve dans le Coran où Dieu punit les hommes ou les peuples qui se sont rendus coupables de vilenies en les transformant en animaux répugnants : c'est le cas des israélites – qui ont transgressé le sabbat, repos du samedi consacré au service de Dieu – dans la sourate 2, verset 61-65 ; et dans un autre verset, il est question de tous les égarés. La métamorphoses d'impies en singes se retrouvent aussi dans la tradition talmudique où les constructeurs de la tour de Babel ont été, selon Sanhedrin, transformés en singes.