Résumé de la 3e partie n Jean Forsyth est étonnée de découvrir que son frère qui n'avait jamais lu un livre jusqu'au bout, devait parler d'une œuvre littéraire de l'écrivain Haggard... Nous n'abordons pas ici cet aspect du sujet, répliqua-t-il. C'est une société strictement littéraire. Ce fut la réponse qui, davantage que la question, poussa Jean à se retourner pour regarder la femme, assise trois rangs derrière elle. Âgée de vingt années et quelques, elle avait les cheveux bruns et des lunettes à monture rose. Elle s'était levée pour poser sa question. Mécontente de la réponse, de Grist, elle resta debout et dit : — J'ai encore, une question. L'espace d'un instant, Martin Grist sembla décontenancé. Sa femme apparut soudain à ses côtés. Mais avant qu'elle ait pu atteindre le micro, la jeune femme lança : — Pourquoi ne pas avoir laissé Eugene Forsyth s'exprimer ce soir ? — M. Forsyth a eu un malaise, répondit Grist. Sa femme s'empara du micro. — Notre soirée touche à sa fin, dit-elle en toute hâte. A cause du côté «allégé» de la rencontre de ce soir, nous nous efforcerons de programmer rapide-ment une autre réunion. Si vous souhaitez en être informés, veuillez laisser vos nom et adresse sur le registre prévu à cet effet, à l'entrée. Comme d'habitude, nous tenons à votre disposition des éditions reliées des œuvres de Haggard pour ceux qui voudraient les emprunter jusqu'à la prochaine séance. Un brouhaha de voix s'éleva aussitôt de la foule, et Jean sentit que cette brusque conclusion était des plus inhabituelles. Une douzaine de personnes s'avancèrent pour accepter les livres proposés, que Mme Grist tirait, un par un, de deux piles tandis que le reste de l'assistance se retirait. Jean se précipita vers la tribune et demanda une édition de Elle. — Je vous prie de m'excuser, dit-elle à la femme de Grist. Je suis la sœur d'Eugene Forsyth. Je suis venue écouter sa conférence. Où est-il ? A ces mots, la femme se figea. — Je ne sais rien au sujet de votre frère, dit-elle. Il s'est trouvé mal quelques minutes avant la conférence et a quitté la salle. — Vous devez avoir son adresse. Son mari, qui s'était dirigé vers la porte, revint sur ses pas et lui prit le bras. — Viens, Antonia. Elle regarda Jean droit dans les yeux et lui répondit simplement : — Je ne peux rien faire pour vous. Ils disparurent aussitôt. Jean jeta un coup d'œil alentour, complètement désemparée. Presque tout le monde était parti, mais la jeune femme aux lunettes roses était toujours là et l'observait. Peut-être avait-elle surpris des bribes de la conversation. Jean traversa lois qu'il s'agit de mon frère. La femme porta la main à sa bouche. (à suivre...)