Il ne semble pas qu'il y ait eu une religion du singe au Maghreb, mais cet animal aujourd'hui encore l'objet de nombreuses légendes, était vénéré, dans l'Antiquité par nos lointains ancêtres. Ainsi, selon Diodore de Sicile, les populations des confins de la Tunisie et de l'Algérie vénéraient les singes qui pouvaient aller et venir dans les maisons sans être inquiétés. Dans une expédition à l'intérieur des terres maghrébines, Eumaque, lieutenant d'Agathocle, a traversé une région où les singes vivaient familièrement avec les hommes. Il y avait même, dans cette région, trois villes qui portaient le nom du singe. Le périple de Scylax signale, au IVe siècle, une autre ville, portant le nom du singe : cette ville était située entre Bizerte, en Tunisie, et Skikda, en Algérie. Aujourd'hui, le singe a beaucoup perdu de son aura, mais il continue à exercer de la fascination sur les populations. Cette fascination provient en premier lieu de sa ressemblance avec l'homme, puis de son intelligence d'ailleurs, ainsi que nous l'avons vu, il y a cette croyance que le singe descend de l'homme (c'est l'inverse des théories darwiniennes !), ce qui justifie qu'on le craint et surtout qu'on évite de lui faire du mal ou de le tuer.