Evénement n La propreté du milieu a été, hier, au centre des deuxièmes journées d'information sur l'hygiène et les collectivités locales, tenues à l'Inped à Boumerdès. Quelque 600 participants ont été conviés à ces journées placées sous le thème «Un territoire propre, pour un développement local durable». Ces journées devaient permettre aux participants, entre P/APC et responsables des bureaux d'hygiène et d'environnement communaux venus des quatre coins du pays, les services de santé et les entreprises, c'est-à-dire autant d'acteurs directement concernés par l'hygiène du milieu, de mieux connaître et de cerner davantage à travers les communications qui ont été faites par des spécialistes, la question de l'environnement et, aussi, de débattre des modalités de prise en charge effective et efficiente «du problème de la propreté de notre milieu environnant». Au cours des débats qui ont suivi les communications des experts, il a été fait cet amer constat : l'insalubrité persiste dans nos villes et villages, un constat quotidien favorisé par «une certaine léthargie incompréhensible». Selon Ouamer Makhoukh, ingénieur sanitaire, cet état de fait, aussi interpellateur soit-il, ne devrait pas être pris comme une sorte de fatalité. Comment peut-on croiser le fer avec ce fatalisme ? s'est interrogé le spécialiste. Il poursuit en s'interrogeant encore : quelles sont les raisons de notre manque d'entreprise ? Selon lui, il y a des vérités que les gens feignent d'ignorer, parmi lesquelles le fait que beaucoup de maladies sont étroitement liées à la saleté et à l'insalubrité du milieu où nous évoluons. Et d'ajouter sur sa lancée d'interrogations : «Quelle alchimie doit-on concocter pour mieux vivre, respirer et être plus performants dans notre quotidien (…) ?» M. Makhoukh s'est également lancé dans une projection sur l'avenir, pour le moins incertaine. Il s'est, en effet, interrogé comme pour interpeller l'assistance : «Comprendra-t-on, un jour, que notre développement dépend en grande partie de la propreté de notre environnement ?» Sur le terrain, la réalité est malheureusement accablante : la saleté fait des ravages parmi nos concitoyens, et chaque jour qui passe apporte son lot de maladies qui ont presque toutes une seule origine, en l'occurrence la saleté. Parmi les maladies étroitement associées à l'insalubrité et au manque d'hygiène, l'on peut citer la leishmaniose. Selon le docteur Zoubir Harrat, de l'Institut Pasteur (Alger), cette maladie infectieuse, exorbitante sur le plan du coût du traitement et sociologiquement handicapante, pose, actuellement, un réel problème de santé publique. Entre autres manifestations de cette maladie qui, même guérie, laisse cependant des séquelles, on peut citer la leishmaniose cutanée. Cette dernière sévit dans toute la frange steppique des Hauts-Plateaux et dans les oasis sahariennes.