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Histoires vraies
Groenland (1re partie)
Publié dans Info Soir le 18 - 01 - 2004

Vue d?avion, la côte du Groenland n?est qu?un immense désert de roches noires zébrées de neige, coupées de fjords profonds où des icebergs bleuâtres flottent sur une eau de velours sombre. En hiver, tout se confond en une immensité blanche, infinie, tourmentée et malgré tout monotone.
Dans ce désert glacé où souffle le blizzard, un trait minuscule, rectiligne, dans les champs de neige et zigzaguant dans les collines : un traîneau. Un traîneau, c?est un homme et des chiens. Que font-ils ? Depuis quand sont-ils partis ? Où vont-ils ? Arriveront-ils quelque part ? Est-ce que l?homme souffr, ou est-ce qu?il chante ?
A la fin de l?hiver 1943, onze chiens, serrés l?un contre l?autre, tirent un traîneau, quelque part sur la côte ouest du Groenland, au sud d?Angmagssalik. Les deux hommes qui trottent derrière le traîneau ne voient des chiens que leurs queues en trompette et leurs derrières touffus. Lorsque l?un d?eux ralentit en écartant les pattes pour faire ses petits besoins, l?Esquimau a vite fait de le rappeler à l?ordre d?un coup de fouet. Alors, le chien rejoint la meute et, poussant des épaules, reprend sa place. On n?entend que le glissement sur la neige, le raclement des patins lorsqu?ils heurtent la pierre ou les rochers, le halètement des chiens et celui des hommes.
Ceux-ci s?appellent Kamsassiak, un Esquimau de trente ans, cheveux noirs et gras, visage plat et large de Mongol, figé dans un éternel sourire. L?autre est un soldat danois de vingt-six ans : Waldemar Olsen. Si son visage n?était totalement dissimulé par un passe-montagne où scintillent des cristaux de glace, on verrait qu?il est blond et qu?il a les yeux bleus. C?est un pur produit de la race viking, au profil de Dieu germanique.
Il y a plusieurs jours que ces deux hommes dissemblables et qui n?ont en commun que leur ancestrale habitude du froid parcourent cette partie de l?immense côte Atlantique, lorsque l?Esquimau montre au Danois un point sur la neige. Le Danois sort ses jumelles. C?est une tente. Une tente d?un modèle qu?il ne connaît pas. En tout cas, ce n?est pas une tente esquimaude.
Quelques instants plus tard, les chiens essoufflés se laissent tomber dans la neige tandis que les deux hommes passent la tête dans l?ouverture de la tente. Il n?y a pas de tapis de sol. Mais sur la neige damée, un vêtement. Or un vêtement, ici, c?est quelque chose d?important. Ce n?est pas un vêtement de fourrure. C?est un drap de coupe militaire. Il n?est ni kaki, ni bleu, ni marron. Il est vert ! Lorsque les deux hommes l?examinent à bout de bras dans le soleil, il leur faut bien reconnaître, usée, délavée, trouée, la veste d?un lieutenant de l?armée allemande. C?est qu?il se joue un drame extraordinaire dans ces solitudes glacées. De petits vapeurs tout barbouillés de neige et de suie déposent parfois quelques météorologues allemands dont la mission est de se terrer, de s?ensevelir sous la pierraille et la neige, de survivre dans des baraques minuscules pour envoyer chaque jour par radio des informations météorologiques. C?est grâce à ces hommes-là, ou à cause d?eux, que les Allemands remportèrent certains avantages, comme par exemple le passage de la Manche à la barbe des Anglais par leurs cuirassés en déroute.
Contre ces Robinson volontaires, la lutte était difficile. Comment les découvrir dans ces immensités, sinon par d?incessantes reconnaissances ? Et c?est la première fois que l?une de celles-ci est couronnée de succès.
Près de la tente, les traces d?urine d?un attelage de chiens, la marque de leurs fourrures encore imprimée dans la neige et les traces de leur repas de poisson séché. Une dizaine de chiens sans doute. Les deux traits parallèles d?un traîneau s?éloignent et les pas d?un homme. Un seul homme.
L?Esquimau et le Danois se regardent. Ils n?ont pas d?émetteur radio et la consigne est précise : s?ils détectent des Allemands, ils doivent retourner au poste de Cap Brewster afin que des avions légers munis de patins déposent à proximité un groupe d?intervention.
Seulement, la consigne ne dit pas ce qu?il y a lieu de faire lorsqu?il s?agit d?un seul homme et qui ne doit pas être loin. S?il a abandonné sa tente, c?est probablement qu?il a fui au plus vite. Sans doute les avait-il aperçus, car les traces sont toutes fraîches et il est peut-être encore derrière la colline qui barre l?horizon? (à suivre...)


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