Action n Cent vingt mille non-voyants sans compter les non structurés, montent au créneau. Ils réclament la reconnaissance de leur handicap. C'est au siège de l'Organisation nationale des aveugles algériens (Onaa) que le vice-président de l'Onaa, SaÏd Abderahmani, a animé, hier, une conférence de presse pour faire part des différents problèmes vécus par cette tranche de citoyens non- voyants. A commencer par la reconnaissance du handicap dont ils sont victimes. «Nous voulons juste que notre handicap soit reconnu au lieu de nous classer dans la catégorie des malades chroniques.» En outre, il a souligné le manque de considération criant à travers la misérable rente octroyée dans le cadre de la prime forfaitaire de solidarité nationale égale à 1 000 dinars par mois, alors que le pouvoir d'achat ajoute-t-il, se passe aujourd'hui de tout commentaire. Pour étayer ses propos le conférencier a soulevé la ségrégation dont sont victimes les non-voyants en comparaison avec d'autres groupes de handicapés qui perçoivent une pension de 3 000 DA/ mois, qui même si elle reste dérisoire n'en est pas moins plus importante que celle des non-voyants . «Est ce qu'on peut seulement évoquer la justice sociale quand le non-voyant est méprisé jusqu'à ce stade ? Que va faire un handicapé avec cette somme qui arrive à peine à remplir le couffin d'un jour ?», s'interroge-t-il. Le conférencier a soulevé également le problème du déplacement des non-voyants, notant que «heureusement de nombreux transporteurs privés sont compatissants à notre égard et nous permettent d'emprunter leur transport gratuitement sinon les mille dinars d'aumône partiraient en fumée dans nos déplacements.» Qu'en est-il exactement de la loi 02-09 du mois de mai 2002 portant protection des droits des handicapés, leur garantissant un quota de poste de travail ?, s'interroge M. Abderahmani qui souhaite au passage que ce quota atteigne à l'avenir le niveau de 3%. Et «où sont les postes réservés aux non-voyants ?», s'interroge-t-il encore. D'un autre côté, il se demande comment le non-voyant pourra régler un loyer au tarif d'aujourd'hui quand il perçoit 1 000 DA ? Le conférencier se montre outré du fait que la formation réservée aux non- voyants (standardistes) ne soit pas intégrée dans la nomenclature des spécialités du secteur de la formation depuis l'année 2006. «Le comble c'est lorsque nous nous sommes rapprochés du ministère de la Formation professionnelle, les services concernés nous ont répondu que les non-voyants ne sont pas exclus de la nomenclature, rappelant toutefois qu'au cours de l'année 2008 les choses ont été révisées». L'orateur propose en outre le recrutement des aveugles dans des services de radiologie à cliché existant dans les hôpitaux. Revenant à l'unité Enabros, le conférencier se montre inquiet quant au sort de cette unité de fabrication des balais qui emploie aujourd'hui 1 200 travailleurs contre 2 500 en 1993 et qui est en voie de disparition à compter du 30 juin 2009. Bien entendu, dira-t-il, ceci sera au bénéfice de l'import-import avec toutes les conséquences qui découleront de la mise en charge des employés de cette unité et l'état dans lequel se retrouveront leurs familles. Il ne manquera pas de rappeler à l'occasion, le retard enregistré dans le règlement des salaires impayés de janvier et février 2009.