Photo : Sahel Par Amirouche Yazid Mécontents du traitement que leur réserve le ministre de la Solidarité nationale, les non-voyants promettent d'investir la rue pour faire entendre leur voix. Ils ont annoncé hier un énième cri de détresse à l'adresse du gouvernement. Les revendications de cette catégorie peuvent visiblement être résumées dans deux points essentiels. Le premier consiste en l'augmentation de la pension qui est estimée actuellement à 1 000 dinars. Le vice-président de l'association, M Saïd Abderahmani, a revendiqué de revoir la pension à la hausse. Il demande à cet effet une augmentation effective à 3 000 dinars. Dans la foulée, l'animateur de la conférence, tenue de l'exigu siège de l'association, n'a pas manqué de remettre en cause la nature de la pension que Djamel Ould Abbes, ministre de la Solidarité, qualifie, à tort, d'«aide sociale». Il faut savoir, à ce propos, que ladite pension est passée à 3 000 dinars, mais pour les personnes ayant dépassé 60 ans. Le second point est relatif à la révision de la loi sur la personne handicapée. «Nous revendiquons un statut social bien défini. Les aides sociales ne suffisent pas. Les handicapés ont besoin de plus de considération. Les autorités ont le devoir de nous offrir des postes d'emploi», a déclaré le porte-parole des non-voyants. Les revendications de ces derniers concernent également le droit au travail. Ils estiment que la réglementation qui exige des entreprises qu'elles réservent 1% de l'effectif à cette catégorie devient obsolète compte tenu du nombre de non-voyants qui existent sur le territoire national évalué à 120 000 personnes. «Nous demandons au moins 3%», soutient Saïd Abderahmani. Au passage, les non-voyants attendent aussi des mesures concrètes à même de leur garantir leurs déplacements. Tout en remerciant les initiatives privées, les non-voyants demandent des pouvoirs publics qu'ils prennent en charge la question de leurs déplacements. Les animateurs de l'Organisation nationale des non-voyants ont exhorté par ailleurs le chef de l'Etat à prendre en charge leur situation, qui ne cesse, soulignent-ils, de se dégrader. «Puisque le ministère concerné par notre cas s'intéresse plus à d'autres questions, nous souhaitons la création d'un secrétariat d'Etat des handicapés», peut-on lire dans un document rédigé pour rappeler les revendications exprimées déjà par le passé, mais qui n'ont pas suscité auprès des pouvoirs publics la réaction souhaitée.