Action n Le Cacqe a analysé, en 2008, près de 15 000 échantillons tous produits confondus, dont 13 000 dans le cadre de la répression de la fraude. Le Centre algérien du contrôle de la qualité et de l'emballage (Cacqe) prévoit l'extension du réseau de laboratoires à travers plusieurs régions pour répondre aux problèmes de contrôle et de répression de la fraude. Le centre, dont la mission est de promouvoir la qualité des produits algériens en matière de normes et de méthodologie de travail, ambitionne de renforcer l'aspect contrôle. Il s'agit d'«une des exigences de l'économie du marché», selon son directeur général. L'objectif est, donc, de s'aligner sur le concept économique mondial. Pour ce faire, les équipes relevant de cet organisme interviennent régulièrement sur le terrain pour des enquêtes ou des analyses. Le but de ces sorties est de déterminer les produits qui sont en conformité avec les normes en vigueur. «C'est dans un souci de prévention que nous multiplions les sorties de nos agents sur le terrain», affirme Djamel Abed. Créé en 1989, le centre accompagne aujourd'hui beaucoup d'opérateurs économiques pour mettre un produit de qualité répondant aux normes sur le marché. Le problème est souvent lié, selon M. Abed, à l'absence de politique de marketing lors de la conception de l'article. C'est, autrement dit, la présentation qui fait défaut même si notre interlocuteur reconnaît que beaucoup d'efforts ont été fournis. Pour preuve, il cite l'exemple de l'étiquetage de plus en plus respecté par les opérateurs économiques. L'autre carence soulevée par le Cacqe est la vétusté des équipements de certaines unités de production. Ce matériel nécessite souvent une manipulation, d'où la contamination du produit fini par les germes. «L'environnement technique du produit favorise le contact direct avec les germes, ce qui fait que le produit ne répond plus aux normes», explique le responsable du Cacqe. Outre les matières premières qui continuent à être mal entreposées chez certains fabricants, le respect des étapes du processus, avant et après la mise en sac, laisse à désirer. Mais le périple fatal de nos produits ne s'arrête malheureusement pas à ces étapes. En effet, une fois le produit sur le marché, beaucoup de commerçants, par ignorance ou indifférence, les exposent au soleil. Ce facteur est le premier responsable de la déstabilisation des constituants des produits tels que les jus, les huiles, l'eau minérale… Et ce, sans oublier de parler de la rupture volontaire de la chaîne du froid dont font l'objet les produits périssables. S'agissant des produits vendus sur le marché parallèle, notre interlocuteur dira : «La loi ne nous autorise à contrôler que ce qui est enregistré. L'informel, est, de ce fait, du ressort des services de l'ordre public. En collaboration avec les services de sécurité et les douanes, notre organisme qui suit la traçabilité du produit finit toujours par détecter le fournisseur.» Cet organisme à caractère administratif dépendant du ministère du Commerce prône, pour faire face à toutes ces incohérences, l'éducation du citoyen. Une politique qui s'amorcera par «la mise en place d'un système de sensibilisation solide, la formation du personnel de contrôle, ainsi que la mise à niveau des inspections frontalières», a indiqué M. Abed.Le consommateur demeurera, toutefois, le premier contrôleur en l'absence des associations de protection du consommateur sur le terrain. Le responsable du Cacqe l'invite, à ce titre, à prendre attache dans le cas d'un produit douteux avec les services d'hygiène présents dans chaque APC.