Résumé de la 6e partie n Après les perles enchâssées que Aziz lui a rapportées, Aziza, toujours sous l'emprise de la sorcière, lui demande l'oiseau d'or... «Encore un caprice», pensa Aziz, et il se rendit chez le sage : — Maintenant, ma sœur veut que je lui rapporte l'oiseau d'or mélodieux. — Cette fois, dit le sage, c'est à la mort que ta sœur t'envoie, car de tous ceux qui sont allés à la conquête de l'oiseau d'or, personne n'est jamais revenu. — Où le trouverai-je ? demanda Aziz. — Au désert. — Et comment le reconnaîtrai-je ? — Prends ton cheval, ton javelot et va. A l'endroit du désert où tu verras un grand rocher s'élever jusqu'au ciel et dominer toute la plaine autour de lui, arrête-toi. A la tombée de la nuit des nuées d'oiseaux viendront se poser sur le rocher. Attends qu'arrive le plus grand. Il sera tout auréolé de lumières vertes et rouges. Il te demandera : «N'est-ce pas, enfant, n'est-ce pas ?» Une fois : tu ne répondras pas ! Deux fois : tu ne répondras pas. A la troisième fois, tu diras : «Oui !» et tu te saisiras de lui, car l'oiseau d'or... c'est lui. Aziz s'enfonça dans le désert avec son cheval et son javelot. Vers le soir il arriva au pied du mont, qu'il voyait depuis plusieurs heures s'approcher et grandir à mesure qu'il avançait. II regarda autour de lui et resta émerveillé. Devant lui s'étendait une forêt de statues de pierre ou de bois, qui représentaient des guerriers dans les plus diverses postures, comme si une brusque tempête les avait surpris et pétrifiés chacun dans une position différente. Aziz restait médusé devant ce cimetière inattendu ; il n'osait approcher. A la nuit tombante, des nuées d'oiseaux, issus de tous les points de l'horizon, volèrent à tire-d'aile vers le rocher, qui en fut bientôt tout jonché : ils étaient de toutes les tailles, de toutes les couleurs. Tout à coup une grande lumière jaillit vers le couchant et, mollement, commença à évoluer vers l'endroit où Aziz se tenait, immobile de stupéfaction. Quand elle fut toute proche, il reconnut qu'elle sortait d'un oiseau merveilleux, plus grand que les autres, et tout chatoyant de plumes d'or. L'oiseau se posa au plus haut du rocher puis, tournant vers Aziz sa tête altière, lui dit : — N'est-ce pas, enfant, n'est-ce pas ? Aziz ne répondit pas. L'oiseau attendit un moment puis : — N'est-ce pas, enfant, n'est-ce pas ? La voix de l'oiseau était merveilleuse : c'était une musique à la fois impérative et douce. Aziz ébloui, sans attendre la troisième fois, dit : — Oui ? Aussitôt l'oiseau souffla sur lui et sur son cheval et ils devinrent pierres, il souffla sur son javelot, et son javelot se fit tout bois. Aziza chaque jour grimpait sur la terrasse, pour guetter le point de l'horizon par où Aziz avait l'habitude de reparaître et Aziz ne reparaissait pas. La vieille femme, qui la voyait monter ainsi la garde chaque soir, venait chaque matin hypocritement prendre de ses nouvelles. (à suivre...)