Résumé de la 4e partie n Grâce aux conseils du sage du village, Aziz réussit à recueillir du lait de lionne dans la peau de son lionceau... Arrivé à la ville, il donna le lait de la lionne à Aziza, qui s'en lava et s'en trouva plus belle. La sorcière, qui attendait impatiemment le résultat de l'expédition, ne tarda pas à reparaître. — Je suis venue prendre de tes nouvelles, dit-elle à Aziza. — Mon frère m'a apporté le lait, dit Aziza. — Comment ? s'écria la sorcière. il est revenu ? Aziza exhiba la petite outre gonflée du lait de la lionne. La sorcière était à la fois stupéfaite et furieuse, mais elle ne voulut pas laisser paraître son dépit. — Tu as le meilleur des frères, dit-elle ; je suis sûre que, si tu lui demandais les choses les plus précieuses, il te les ramènerait, fût-ce les perles enchâssées. — Les perles enchâssées ? demanda Aziza, dont la curiosité était excitée. — C'est le plus beau bijou du monde, dit la sorcière. La fille qui le porte devient la plus belle des filles. La sorcière laissa Aziza toute songeuse. Aziz en entrant le remarqua tout de suite. — Te manque-t-il quelque chose ? demanda-t-il. — Puisque tu me le demandes, dit Aziza, je peux te le dire. — Et quoi ? — Les perles enchâssées, mon frère. Aziz ne savait ni ce qu'était un objet aussi étrange ni dans quel endroit le trouver. Aussi retourna-t-il chez le vieux sage. Dès qu'il lui eut fait part du nouveau caprice de sa sœur : — Mon fils, dit le sage, ce n'est pas ta sœur qui désire des joyaux aussi rares, c'est quelqu'un d'autre qui veut ta perte, car les perles enchâssées sont encore plus difficiles à conquérir que le lait de la lionne. Mais va ! Prépare quatre-vingt-dix-neuf pains, procure-toi quatre-vingt-dix-neuf miroirs, autant de poignards, autant de chamelles. Puis entre dans la forêt. Tu y trouveras un vieil ogre, seul dans son antre, et qui attend le retour de ses quatre-vingt-dix-neuf enfants. Donne-lui un pain à manger, rase-lui les cheveux, remets-lui entre les mains un miroir pour qu'il s'y admire et pends un poignard à son cou. Quand les jeunes ogres arriveront, ils seront tout heureux de voir leur père ainsi paré et ils feront vœu de récompenser celui qui l'aura ainsi traité. A ce moment, montre-toi et demande-leur de te procurer les perles pour prix de ta bonne action. Aziz partit aussitôt. Il entra dans la forêt et bientôt rencontra le vieil ogre assoupi au soleil. Il lui lança un pain que le monstre aussitôt dévora. Puis le jeune homme s'approcha de lui, s'offrit à le raser, lui mit un miroir entre les mains. Pendant que l'ogre s'admirait, il lui pendit au cou un beau poignard, puis il alla se cacher dans un trou du rocher et attendit. Bientôt toute la forêt s'emplit de bruits, de râles, de grognements, et les jeunes ogres parurent. Ils virent leur père rajeuni et rassasié, et l'un d'eux dit : — Si celui qui a ainsi traité notre père paraît, il obtiendra de nous tout ce qu'il demandera. — C'est moi, dit Aziz en sautant parmi eux. (à suivre...)