Résumé de la 7e partie n Le jeune Aziz, subjugué par la mélodie de l'oiseau d'or et oubliant les conseils du sage, répond à l'animal et, aussitôt, il est pétrifié... Elle exultait de voir qu'Aziz ne revenait pas, mais, cachant sa joie, elle faisait mine de consoler Aziza — Pourquoi te faire tant de soucis ? Ton frère t'a rapporté le lait de la lionne, il t'a ramené les belles perles enchâssées qui brillent à ton cou. Cette fois encore il va revenir avec l'oiseau chanteur, que tous les hommes, toutes les femmes t'envieront. Mais Aziza avait beau essayer de se convaincre : sur le chemin de la forêt, le beau cheval d'Aziz n'apparaissait pas, et, dévorée d'inquiétude, elle finit par aller consulter le vieux sage. Elle commença par lui conter l'histoire du lait de la lionne — Je sais, dit le vieillard. Puis celle des perles enchâssées — Je sais aussi, dit le sage. Puis celle de l'oiseau d'or — Cela aussi, je le sais, dit-il. — Cela fait des semaines que mon frère est parti, conclut Aziza. Il n'est jamais resté si longtemps. — Ma fille, dit le sage, tu as été très légère. Si tu avais voulu la mort de ton frère, tu n'aurais pu mieux agir. — Aziz, mon frère ! se mit à pleurer Aziza. — Inutile de te lamenter, fit le vieillard. Ton frère est vivant.., si tu pars, il est mort... si tu restes ici. — Dites-moi seulement ce que je dois faire, s'écria Aziza. — Prends un cheval, un javelot, des provisions pour la route et entre dans le désert, va jusqu'à un haut rocher que tu verras dominer la plaine de partout. Arrête-toi là. Près du rocher t'apparaîtra une armée de statues de pierre et de bois. C'est la foule de ceux qui, partis conquérir l'oiseau d'or, ont été pétrifiés par lui. Toi-même, si tu te laisses prendre à la douceur de son chant, tu périras. — Comment faire pour n'y pas succomber ? — L'oiseau d'or te demandera une première fois : «N'est-ce pas, enfant, n'est-ce pas ?» Tu ne répondras pas. Il te posera une deuxième fois la même question. Pense à autre chose, ferme tes oreilles à la beauté de sa voix, tes yeux à la splendeur de ses plumes. Puis une troisième fois il te demandera : «N'est-ce pas, enfant, n'est-ce pas ?» Alors précipite-toi et saisis-toi de lui. Puis commence à le battre, ne le lâche sous aucun prétexte et ne t'arrête que quand il t'aura promis de ramener ton frère à la vie. Mais prends bien garde car, si tu réponds avant la troisième fois, tu deviendras, toi aussi, statue de pierre avec ton cheval et ton javelot. Aziza fit comme le vieillard avait dit. Elle prit son cheval, un javelot, elle pendit son collier de perles à son cou et s'enfonça dans le désert. Vers le soir elle arriva près du mont, dont elle voyait la masse se profiler devant elle. Elle arrêta son cheval au pied du rocher. Autour d'elle s'étendait le cimetière des guerriers figés dans toutes les postures où le souffle de l'oiseau chanteur les avait surpris et, parmi eux, elle reconnut les traits pétrifiés d'Aziz, dont le visage de pierre, tourné vers le haut du rocher, était ravi comme s'il écoutait une musique céleste. (à suivre...)