L'ONS vient de rendre publics des chiffres a priori inquiétants, mais qui ne font en réalité que confirmer l'inflation dont le citoyen fait quotidiennement les frais. Hormis les huiles et graisses, aucun produit alimentaire n'a, en effet, été épargné par la montée vertigineuse des prix. En attendant des jours meilleurs, remplir son couffin relève désormais d'un tour de force. Ainsi et à l'exception des huiles et graisses dont les prix ont connu une baisse notable (-11,20%), tous les produits alimentaires ont connu des hausses substantielles au cours du 1er trimestre de l'année en cours. Il est notamment question du poisson frais (+38,9 %) qui continue de défrayer la chronique. Cette denrée qui a pris des ailes avec un prix moyen frôlant indécemment les 300 DA, et parfois plus, a, depuis plusieurs semaines, carrément déserté les assiettes des ménages algériens dont elle a pourtant toujours été une « donne » incontournable. Interpellés à maintes reprises à propos de cette rareté du poisson frais, les pouvoirs publics pointent systématiquement du doigt les mouvements spéculatifs qui ont lieu sur le marché. À l'occasion d'une récente intervention radiophonique, le ministre du secteur avait ouvertement accusé les intermédiaires d'être à l'origine de la cherté des produits. Il avait reconnu la persistance de ce problème et expliqué que cette hausse était peut-être due à deux facteurs : la multiplication des intermédiaires et également la rareté des ressources halieutiques. Smaïl Mimoune a, au passage, appelé à réduire l'influence de ces intermédiaires. Pendant ce temps, le poisson frais notamment la sardine « reine des mets » à l'algérienne, demeure inaccessible. Parmi les autres produits ayant connu une folle envolée, figurent en ordre croissant les viandes de bœuf (+11,90 %), le café et le thé (+12,1), les légumes (+17,4%) la viande de volaille, de lapin, les œufs (+22%) et de mouton (22,4%). La hausse des produits s'étend également aux sucres et produits sucrés qui ont enregistré une hausse de (9,8 %), fruits (8,5%), pomme de terre (7,4%), viande et poissons en conserve (4,8%), lait, fromage et dérivés ainsi que le pain et céréales avec (+0,10 %) pour chacun d'eux. Ce tableau pour le moins alarmant concernant les prix démesurés qu'affiche, à l'heure actuelle, le marché des fruits et légumes et autres produits alimentaires de première nécessité, donne le tournis aux ménages et surtout du fil à retordre aux pouvoirs publics. Les premiers se contentent d'observer les prix qui jouent au yo-yo, tout en attendant avec inquiétude ce que l'Etat compte entreprendre pour faire baisser les prix ; tandis que les pouvoirs publics jouent régulièrement aux pompiers en venant éteindre – le plus souvent sans grande efficacité – le feu «allumé» par la flambée d'un produit alimentaire. Comme le démontrent clairement les chiffres de l'Office national des statistiques (Ons), l'on est loin de sortir de l'auberge et la situation d'inflation actuelle semble encore avoir de beaux jours devant elle. Si l'Etat ne prend pas rapidement les mesures qui s'imposent, la situation de précarité qui touche la majorité des Algériens ne fera qu'empirer.