Résumé de la 48e partie n Tandis que la famille Lafarge exprime sa douleur, mais aussi sa haine à l'égard de Marie accusée d'avoir tué son mari, la jeune femme garde un calme étonnant. Le 15 janvier, au matin, le juge d'instruction de Brive, Moran, suivi d'un greffier, Vicant, et de trois gendarmes, arrivent au château. Ils sont aussitôt accueillis par la famille du défunt qui ne manque pas d'accuser la bru. — C'est elle qui l'a tué ! — Nous avons des preuves de sa culpabilité. — Du calme, dit le juge, nous allons étudier l'affaire ! La mère de Charles est scandalisée. — Quoi, vous n'allez pas l'arrêter ? — Nous allons d'abord l'écouter ! On va chercher Marie. Elle porte le deuil, mais elle relève sa voilette pour parler. — Excusez-moi, monsieur le juge, je suis encore sous le coup de l'émotion. J'aimais beaucoup mon mari… La mère de Charles ne peut se retenir. — Avoue plutôt que tu l'as empoisonné ! Marie regarde sa belle- mère avec pitié, puis le juge d'instruction. — Je comprends sa douleur, mais je suis innocente du crime dont on m'accuse ! Elle se montre si affable et parle d'un tel amour de son mari que le juge pense, un moment, qu'on l'accuse à tort. Il croit comprendre que si cette famille la déteste tant, c'est par jalousie. D'ailleurs, on considère Marie comme une étrangère, une Parisienne qui ne comprend rien aux habitudes de la campagne. Mais en homme intègre, le juge écoute les accusations et surtout on lui apporte des éléments qui pourraient servir de preuves. — J'ai gardé des preuves, dit Anna Brun. Elle court chercher le verre contenant le dépôt blanchâtre, ainsi que des restes de panade et des échantillons de vomissures du malade — En buvant cette potion et en mangeant de cette soupe, l'état du cousin a empiré ! Le juge prend le verre et le reste de soupe. On fait venir le secrétaire Barbier et le jardinier Alfred. — Vous avez acheté de l'arsenic ! — Oui, à la demande de madame. — Vous a-t-elle dit ce qu'elle voulait faire du poison ? — Tuer les rats ! — Est-ce vous qui avez préparé la pâte ? — Oui ! — Avez-vous réussi à vous débarrasser des rats ? Le jardinier baisse la tête. — Non, les rats n'ont pas touché aux boulettes. Et il avoue qu'il a enterré ce qui lui restait d'arsenic au jardin. — J'avais peur qu'on m'accuse ! (à suivre...)