Grand format n Ce sera, comme en rêvait toute la planète, une finale entre les Espagnols du FC Barcelone et les Anglais de Manchester United. Les deux plus grands et plus riches clubs au monde. Un duel qui se réglera le 27 mai prochain au stade olympique de Rome. On a beau dire que l'arbitre a volé les Blues de Chelsea en les privant de deux penaltys limpides suite à une faute sur Malouda dans la surface de réparation et une main du défenseur Piqué, mais le Barça a réussi à concrétiser le seul tir cadré qu'il s'est procuré durant 93 minutes en un sésame pour une finale de rêve et de taille géant entre les deux footballs de clubs les plus puissants au monde. Les Blaugrana et les Mancuniens dominent en effet non seulement leurs championnats respectifs, mais donnent l'impression d'être de véritables intouchables en produisant des footballs de très haute qualité que certains qualifient de jamais atteints dans l'histoire du football. Cette fin de saison n'a d'ailleurs pas cessé de nous servir des must dans tous les genres, que ce soit en championnat ou en Ligue des Champions où le niveau a atteint une dimension surnaturelle, comme ce Chelsea - Liverpool (4 à 4), cet Arsenal - Liverpool (4 à 4) ou bien ce Real - Barcelone (2 à 6), pour ne citer que ces matchs qui continuent de fasciner la mémoire. Que d'incertitudes ébranlées en voyant à quel degré de perfection ces génies de footballeurs ont élevé leur niveau de jeu. On a beau dire que Guus Hiddink est un maître tacticien et parfait verrouilleur, mais réduits à dix, menés à la marque, étouffé dans l'œuf, le Barça a su réagir dans le temps fatidique plongeant Stanford Bridge dans une fin de match dramatique. Guardiola avait pourtant approché, lors d'une scène inédite, son aîné Hiddink deux minutes avant la fin de cette fresque, tel un fils enlaçant son père. Mais Guardiola est le fils spirituel d'un certain Johan Cruyff, de son école qui, en 1992, avait déjà été championne d'Europe ainsi que celle qui lui a succédé, celle de Rijkaard, qui l'a été également en 2006. On a beau dire, par ailleurs, qu'Arsène Wenger avait des atouts pour contrer cette machine mancunienne au match retour dans un Emirates Stadium bouillonnant en rouge et blanc, après le petit un à zéro concédé à l'aller, au Old Trafford. Mais lorsqu'on a une si belle machine comme Manchester qui écrase tout sur son passage, entraînée de surcroît par un Sir Alex Ferguson et ses 72 ans dont 22 à la tête de Manchester, il y a de quoi réviser ses pronostics. La leçon que MU a infligée aux pauvres Londoniens, mardi, est aussi digne d'une partie de jeu d'échecs de haute voltige. Rendez-vous donc mercredi 27 mai à l'Olympico dans la ville éternelle pour une finale play-station, comme aiment à la désigner les nouvelles générations, qui promet régal et somptuosité. 18 ans après la Coupe des coupes l Manchester-Barcelone, c'était l'affiche de la finale de la Coupe de coupes 1991, dès le retour des clubs anglais sur la scène européenne, cinq saisons après le drame du Heysel. Les Red Devils du - déjà ! - Alex Ferguson s'étaient imposés 2 à 1 grâce à un doublé de Mark Hugues contre le Barça de Johan Cruyff (qui avait réduit le score par Ronald Koeman). Les deux équipes se sont également affrontées l'année dernière en demi-finales, et ManU s'était imposé (0-0/1-0). MU, qui n'a jamais perdu de finale européenne (2 C1, 1 C2), pourrait aussi faire rentrer définitivement le nom de son manager écossais dans l'histoire du football : s'il gagnait une troisième C1 personnelle (après 1999 et 2008), Ferguson rejoindrait tout en haut du palmarès le légendaire Bob Paisley, qui l'a gagnée trois fois avec... Liverpool (1977, 78, 81), le pire ennemi de United. Le Barça a, lui, disputé un plus grand nombre de finales européennes, 15, mais en a perdu six, dont trois finales de C1 (1961, 86, 94). La Dream Team de Johan Cruyff entraîneur avait reçu une mémorable raclée en finale 1994, 4-0 contre l'AC Milan...