Le Parlement iranien, à majorité réformatrice, a décidé, mardi, d'abandonner le projet de réforme urgente du code électoral qui était censé forcer les conservateurs à revenir sur le rejet massif des candidatures aux législatives du 20 février. Lors d'une session retransmise par la radio d'Etat, les députés ont décidé de renoncer à l'examen de la réforme au cours des six prochains mois, ce qui risque fort de l'envoyer aux oubliettes. Cette décision fait suite à celle du Conseil des gardiens, institution conservatrice clé, de rejeter ce texte adopté dimanche en première lecture par le Parlement. Les députés réformateurs avaient approuvé dimanche deux amendements au code électoral pour contraindre les conservateurs à revenir sur l'invalidation massive de candidatures très majoritairement réformatrices aux législatives. Le député réformateur, Mohsen Mirdamadi, qui a proposé l'abandon du texte, a expliqué en substance qu?insister «ne mènerait nulle part». «Nous avons l'habitude que le Conseil des gardiens trouve des défauts à nos textes. Ce texte non plus ne contenait pas d'irrégularité, il s'agissait seulement pour le Conseil des gardiens de le rejeter», a-t-il dit. «Pourquoi perdre notre temps à le corriger puisque cela ne mènerait nulle part». Les députés avaient employé une procédure d'urgence exceptionnelle pour faire approuver la réforme. Le Conseil des gardiens, qui veille au respect de la loi islamique et de la Constitution, mais a aussi la haute main sur la validation des candidatures aux élections, a jugé, selon la même procédure urgente, que le projet de loi contrevenait à la charia et à la loi fondamentale.