Le conseil national du MSP a mandaté le bureau exécutif national du parti pour prendre la décision idoine vis-à-vis de la prochaine présidentielle de 2014, entre la participation, le boycott ou l'alliance avec d'autres partis. C'est la décision principale de la dernière session extraordinaire du Madjliss Echoura du parti, tenue vendredi dernier en son siège national. Le président du parti, Abderrazak Mokri, a indiqué, hier lors d'une conférence de presse, que la participation ou non du parti dépendra de l'environnement dans lequel se tiendront ces élections, notamment des conditions offertes par le pouvoir pour garantir «la transparence du scrutin et la libre concurrence» entre les potentiels candidats à ces élections. Il réitérera dans ce sens la demande de confier l'organisation des élections à une commission indépendante, et d'avoir accès au fichier électoral, en affirmant que son parti œuvre dans le sens de «l'amélioration des conditions de concurrence loyale», en concertation avec d'autres formations d'opposition, comme l'indique la plus haute instance du parti entre deux congrès du MSP, qui fait état de la quête d'alliance avec les forces de l'opposition de tous les courants politiques, en parallèle avec les partenaires du mouvement, notamment ceux de l'Alliance verte, afin de «réaliser les conditions de concurrence et de transparence des élections, sur la base desquelles sera prise la position du parti». Si «le parti aura à designer un candidat, cela sera son président, et le fera savoir au conseil national, qui prendra la décision y afférente», a laissé entendre M. Mokri. Néanmoins, «nous sommes totalement disposés à faire des concessions dans l'intérêt du pays, si un consensus se dégage autour de l'initiative de réformes politiques, et du candidat commun qui portera ce projet», dira-t-il paraphrasant les membres du conseil national. Revenant sur les conclusions de cette réunion de l'instance consultative du parti, le président du MSP, qui a fait état de la préparation de la machine électorale du parti à entrer dans la course à la présidentielle, a toutefois mis l'accent sur les regrets exprimés par ses membres à l'égard de la situation de «fermeture du jeu politique» et de «l'utilisation politique claire des fonctions gouvernementales et officielles, faisant perdre la crédibilité des prochaines élections présidentielles si les choses restent en l'état». Il dira dans ce sens viser «les sorties du Premier ministre au cours desquelles sont distribués les deniers de l'Etat non budgétisés, et des tentatives d'achat de la paix sociale». «Nous sommes devant une situation où le pouvoir utilise une manne financière, qui appartient au peuple algérien, pour ses propres intérêts», ajoutera-t-il. Et ce, avant d'affirmer que «si la situation perdure, le mouvement sera contraint d'aller vers le boycott de la prochaine élection». Surtout, a-t-il indiqué, que «toutes les précédentes élections ont été entachées d'irrégularités, à l'exception du référendum d'autodétermination du peuple algérien en 1962, que de Gaulle ne pouvait pas frauder de peur des moudjahidine qui le surveillaient et les élections de 1992, qui ont donné les résultats que tout le monde connaît». A une question sur la similitude du climat des élections avec celui de 2004 et 2009, le président du MSP a estimé, qu'«il est évident que si Bouteflika se présente, ce sera un signal fort que le jeu sera fermé, mais on va essayer d'exercer une très forte pression sur le pouvoir pour faire changer les choses». A. R.