Les consortiums emmenés par EDF et GDF Suez ont annoncé vendredi dernier qu'ils étaient chacun candidats aux deux lots prévus dans le cadre du deuxième appel d'offres lancé par la France pour des éoliennes en mer, qui marque aussi une nouvelle étape dans la rivalité des fabricants de turbines Alstom et Areva. Cet appel d'offres prévoit un maximum de 166 éoliennes au large du Tréport (Seine-Maritime) et des îles d'Yeu et de Noirmoutier (Vendée) pour une capacité totale de 1 000 mégawatts (MW)-équivalant à la puissance d'un réacteur nucléaire- répartie entre les deux lots. EDF Energies nouvelles est à la tête d'un consortium, en partenariat avec l'Allemand WDP offshore, qui propose la turbine Haliade 150 développée par Alstom, d'une puissance de 6 MW. L'autre consortium candidat, emmené par GDF Suez en partenariat avec le Portugais EDP Renewables et le Français Néoen-Marine, a confirmé qu'il proposait une nouvelle turbine de 8 MW, parmi les plus puissantes du marché, développée par Areva, rapporte Reuters. «Nous avons l'ambition d'être (...) l'atout technologique de ce groupement», a déclaré lors d'une conférence de presse Luc Oursel, le président du directoire du spécialiste du nucléaire, cité par Reuters. Luc Oursel a ainsi souligné que son modèle de 8 MW, dont les pales géantes mesureront près de 90 mètres, permettrait de réduire de 40% environ le nombre d'éoliennes nécessaires par rapport à une turbine de 5 MW jusqu'ici proposée par Areva. Evoquant «un tournant technologique» pour le groupe, qui doit encore tester son nouveau modèle, il a également assuré que celui-ci apporterait un «supplément de compétitivité» au consortium. La Commission de régulation de l'énergie avait fixé à vendredi la date limite de remise des offres. Elle a désormais quatre mois pour instruire les dossiers et fournir son analyse au gouvernement, qui désignera ensuite les vainqueurs. La construction des éoliennes et leur mise en service progressive devrait intervenir entre 2021 et 2023. Les investissements générés par ce deuxième appel d'offres s'élèveront à environ 3,5 milliards d'euros. Le gouvernement espère la création de 10 000 emplois industriels directs grâce au développement de la filière des éoliennes offshore. Alstom souligne que sa turbine est la seule de cette puissance à être installée en mer et estime que les nouvelles capacités prévues dans l'appel d'offres pourraient favoriser ses ambitions à l'export vers le Royaume-Uni, l'Allemagne et l'Europe du Nord. Le groupe a déjà lancé ou programmé la construction de quatre usines - deux à Saint-Nazaire (Loire-Atlantique) et deux à Cherbourg (Manche) destinées à la fabrication des différents composants clés des éoliennes, qui devraient créer à terme 5 000 emplois dont 1 000 directs. Areva a pour sa part indiqué qu'il compterait 126 éoliennes en mer début 2014, soit 630 MW en fonctionnement, et qu'il proposait d'ores et déjà son nouveau modèle de 8 MW pour des projets britanniques. R. E.