Photo : Sahel Par Mekioussa Chekir «L'Algérie est d'une extrême sensibilité à l'environnement international qui agit sur le rythme de son développement et aussi sur ses vulnérabilités en les aggravant encore davantage. En effet, le pays est d'une extrême vulnérabilité car sa croissance dépend presque exclusivement du cours du baril, des importations et des conditions météorologiques». C'est l'extrait d'une intervention sur le thème «les vulnérabilités de l'Algérie», présentée hier par le Dr Salah Mouhoubi, économiste au sein du Conseil national économique et social (CNES), lors de la deuxième journée du colloque consacré à «la défense économique», organisé par le Conseil de la nation. Le spécialiste situera les vulnérabilités de l'Algérie à trois niveaux : au territoire, à la structure de l'économie nationale et enfin, à l'impact de l'environnement international. Entre autres risques de vulnérabilité externe, rappellera l‘intervenant, les chocs pétroliers extérieurs face auxquels l'Algérie n'a toujours pas réussi à développer et ce, depuis 1962, une stratégie «ayant pour unique objectif de la soustraire progressivement mais sûrement au siège mortel de la rente facile». Citant le cas de la Malaisie qui a réussi à se fixer des objectifs clairs pour réduire ces vulnérabilités, le spécialiste en économie dira que l'Algérie a fait le mauvais choix de s'appuyer sur la seule ressource énergétique en renonçant «volontairement au développement du secteur touristique qui aurait pu contribuer à la diversification des sources de revenus en devises […] La nécessité d'une stratégie de développement devient incontournable pour permettre à l'Algérie de rattraper son retard et de se placer dans le peloton des pays émergents. Il y a va de son devenir. Elle n'a pas d'autre choix si elle veut se doter d'une économie performante et libérée de la dépendance à l'égard des hydrocarbures». Par conséquent, l'intervenant plaide pour que l'Algérie prenne conscience des défis qui lui incombent en vue de réduire ses vulnérabilités. Ces défis, dira-t-il, sont «immenses mais pas insurmontables», l'orientation vers une économie de marché devant l'aider à y parvenir. Notre pays, précise le Dr Mouhoub, se doit essentiellement d'abord de mener des actions concrètes sur la nature, entre autres, celles devant lui permettre une maîtrise de la ressource eau, et ensuite de définir une stratégie de développement. Pour le Dr Djoudi Bouras, il s'agit de définir, entre autres, l'évolution de la défense économique à la notion d'Etat stratège, considérant qu'une «évolution significative du rôle et des missions de l'Etat est de nature à permettre aujourd'hui de concevoir de nouvelles approches en rupture avec les schémas néo-libéraux, présentés comme les panacées de l'efficacité économique». Intervenant sur le sujet «défendre et promouvoir les intérêts économiques fondamentaux de l'Algérie, ou comment faire de la défense économique un instrument au service du développement», le conférencier expliquera comment la défense économique peut être au service des entreprises et des territoires.