Des journées d'études sur «L'anthropologie dans l'œuvre de Mouloud Mammeri» seront organisées du 26 au 28 février prochain, à la Maison de la culture de Tizi Ouzou, en commémoration du 25e anniversaire de sa mort suite à un tragique accident de voiture, survenu dans la nuit du 25 au 26 février 1989 à Aïn Defla. Ainsi, en hommage à l'homme et à son œuvre, la direction de la culture, en collaboration avec l'Université de Tizi Ouzou et l'association des enseignants de Tamazight de la wilaya, a élaboré un programme d'évocation de la mémoire de cet écrivain et penseur, prévoyant, pour la journée du mercredi, l'animation par des universitaires d'une série de conférences en rapport avec la vie et l'œuvre de l'auteur de La Colline oubliée, rapporte l'APS. Durant la même journée, il sera procédé aussi au lancement du concours «Le Grand prix Mouloud Mammeri», récompensant la meilleure œuvre littéraire d'expression amazighe, ainsi que l'organisation d'une exposition et la réalisation d'une fresque consacrée au thème, par l'Ecole régionale des Beaux-arts d'Azazga. Une cérémonie de recueillement sur sa tombe aura lieu le samedi prochain, au village de Taourirt Mimoun, sur les hauteurs de Beni Yenni, à une quarantaine de kilomètres au sud de Tizi Ouzou. Mouloud Mammeri est né le 20 décembre 1917 au village de Taourirt Mimoun. Ecrivain et chercheur émérite en sciences humaines, il a légué à la postérité des œuvres fécondes et immortelles, ayant marqué d'un sceau indélébile la culture algérienne. Ses romans, tels que La colline oubliée, L'opium et le bâton, Le sommeil du juste et La traversée ont été traduits en plusieurs langues. Les deux premiers ont été adaptés à l'écran, respectivement, par Abderrahmane Bouguermouh et Ahmed Rachedi. Mouloud Mammeri, s'est également distingué en tant qu'éminent linguiste notamment avec son élaboration de la grammaire amazighe Tadjarumt N'tmazight , des Isfra, recueil de poèmes de Si Muh U M'hand, ainsi que le recueil de contes anciens Maachahou, Talamchahou. En tant que dramaturge, Mouloud Mammeri a marquée l'histoire du 4e art avec sa trilogie formée des pièces Foehn, Le banquet et La mort absurde des aztèques. Fervent militant de la langue et culture amazigh, rappelons que les manifestations du printemps berbère dans les années quatre-vingt ont été déclenchées par l'interdiction injustifiée par les autorités de l'époque d'une conférence de Mouloud Mammeri sur la poésie kabyle ancienne, à Tizi Ouzou, le 10 mars 1980. L'homme de lettres qui connaissait profondément l'âme de son peuple avait, telle une prophétie, écrit dans sa pièce Le foehn : «Quand on bâillonne trop de rêves, quand on rentre trop de larmes, quand on ajoute bois sur bois sur le bûcher, à la fin, il suffit du bout de bois d'un esclave, pour faire dans le ciel de Dieu et dans les cœurs des hommes, le plus gigantesque incendie ». S. B./APS