Les projecteurs se sont donc éteints au dessus des pistes enneigées de Sotchi, couronnant le pays organisateur, suivi par la Norvège et le Canada, qui on défaits skis, casques et lunettes de protection, puis rangé les snowboards et autres bobsleighs, jusqu'aux prochains Jeux d'hiver, prévus à Pyeongchang, en Corée du Sud en 2018, des jeux qui se sont clôturés comme ils avaient commencés, par un spectacle aussi féerique qu'époustouflant malgré les polémiques et autres critiques sur les coûts pharaoniques de ces Olympiades, durant plus de deux semaines c'est plus de 3 000 athlètes venus de 90 pays qui se sont retrouvés dans les montagnes caucasiennes, au bord de la mer Noire. C'est la première fois que la Fédération de Russie organise une telle manifestation d'une telle ampleur, certes Moscou avait déjà abrité les Jeux Olympiques d'été en 1980, mais sous la bannière de l'ex-URSS, des jeux qui s'étaient déroulés en pleine guerre froide et qui avait vu le boycott d'une cinquantaine de nations dont les Etats-Unis d'Amérique, suite à l'intervention soviétique en Afghanistan. Si beaucoup de pays participent régulièrement aux jeux d'hiver car ayant une tradition avec ce genre de compétition, ce n'est pas le cas de nombreuses nations, où la neige ne fait même pas partie du paysage à l'image des Emirats arabes unis, engagés avec une patineuse sur glace, deux athlètes togolaises en slalom et ski de fond, ou cet autre athlète venu directement des Iles Tonga et la liste est encore longue..., si cela, à première vue, peut prêter à sourire, c'est surtout pour démontrer que n'importe quelle nation à le droit de participer car inscrite dans la Charte des Jeux. En 1988, aux Jeux Olympiques de Calgary, on a vu débarquer une équipe de Bobsleigh tout droit venue de...Jamaïque. Beaucoup à l'époque ont dû perdre le Nord ! (Sans jeu de mot), mais les quatre jamaïcains ont forcé l'admiration du public et des organisateurs de par leur ténacité et leur motivation, une prestation honorable qui continue jusqu'à aujourd'hui puisqu'à chacune de leur apparition les Rasta Rockett continuent de faire lever les spectateurs par des ovations à chacun de leur passage. Qu'en est-il de l'Algérie ? Pourquoi notre pays n'arrive toujours pas, après 52 ans d'indépendance à développer les sports d'hiver ? Où se situe ce mal, cet état végétatif des sports de montagnes, dans notre pays ? Pourquoi nos infrastructures implantées dans l'Atlas blidéen, en Kabylie ou dans les Aurès, demeurent elles ainsi en hibernation perpétuelle ? (encore une fois, sans jeu de mot). Autant de questions qui resteront en suspens tant que les responsables du secteur ne prendront pas des décisions courageuses pour faire revivre les plaisirs de la montagne et des sports d'hiver, dans nos contrées, car question climat on ne peut que se targuer d'avoir les quatre saisons et nous ne sommes pas non plus, situés en dessous des Tropiques, à Béchar, par exemple, voilà plus d'une dizaine d'années, la jeunesse de la région s'est habituée au sport de glisse sur...sable. Ils sont, à chaque fois, de plus en plus nombreux à venir s'élancer du haut de dunes, montées sur des skis, c'est ainsi que naissent des vocations. Il est loin ce temps où on pensait que c'était un sport de bourgeois et réservé uniquement, qu'à une certaine élite. Sous d'autres latitudes, les sports d'hiver se sont démocratisés en s'ouvrant davantage à des milieux ouvriers. Pourquoi l'Algérie n'arrive jamais à imposer des athlètes et à prendre part à ces joutes mondiales ? Les Jeux Olympiques d'hiver ne se résument plus qu'au ski et lors des Jeux de Sotchi ce n'est pas moins de 98 épreuves qui ont été officialisées...Pourquoi l'Algérie reste-t-elle si frileuse lors de la désignation des athlètes qui doivent composer la délégation pour les Jeux d'Hiver ? Cela s'est démontré cette année encore, une querelle byzantine entre le COA et le CIO. Le tabou des binationaux étant tombé depuis que l'équipe nationale de football en compte en son sein. Alors pourquoi cette résistance ? Pour rappel il existe en Europe, et plus récemment en Amérique du Nord des centaines de nos compatriotes qui pratiquent des sports de glisse à différents niveaux, dont une équipe de Hockey sur glace algérienne, créée en 2006 et formée de jeunes issues de clubs européens et nord américains. En juin 2008 elle participa à la première Coupe arabe de hockey sur glace se déroulant à Abou Dhabi et ne se classe qu'à la quatrième place, c'était sa première «sortie» pour une compétition internationale. En février 2010 elle est invitée à prendre part à la première édition de l'«African Ice hockey Cup» (l'équivalent de la CAN de hockey sur glace) à Johannesburg en Afrique du Sud. L'équipe répond à toutes les invitations qui lui parviennent car elle est toujours fière de revêtir le maillot national. Les jamaïcains des Rasta Rockett ont prouvé que l'on pouvait être la patrie d'Ulsan Bolt et pratiquer le Bobsleigh à l'ombre des cocotiers...sans complexe. S. A.