Contre tout attente, c'est le long métrage de fiction Les terrasses du réalisateur algérien Merzak Allouache qui a remporté, mercredi dernier, l'Amayas d'Or, grand prix de la compétition du Festival d'Alger du cinéma maghrébin, qui s'est clôturé mercredi passé avec la découverte du palmarès de cette 2e édition où 38 œuvres étaient en compétition dans les différentes catégories (long métrage, court métrage et documentaire). Même si techniquement parlant Les terrasses était intéressant, le véritable long métrage coup de cœur de cette édition, tant par la thématique développée que par la puissance du jeu des acteurs, est incontestablement C'est eux le chiens du marocain Hicham Lasri, qui a remporté le prix spécial du jury concernant le scénario et également un prix spécial dans la catégorie interprétation masculine, attribué à Hassan Badida, mémorable. Le jury de la catégorie long métrage, qui était présidé par le réalisateur algérien Ahmed Rachedi, est, tel que le soulignent les organisateurs, souverain dans ses décisions. Le prix de la meilleure interprétation féminine a été décerné à Adila Bendimerad pour son rôle dans Les terrasses. Il est à noter que ni Merzak Allouache ni Adila Bendimerad n'étaient présents pour recevoir leurs prix, alors que les organiseurs assurent qu'ils ont envoyé des invitations à toute l'équipe du film. Mais la comédienne dément et commente sur Internet qu'elle ne comprend pas pourquoi elle n'a pas été invitée à la cérémonie. Le prix du meilleur rôle masculin a, quant à lui, été remis à l'acteur algérien Nabil Asli pour son interprétation dans La preuve de Amor Hakkar, ex æquo avec l'acteur marocain Rachid El Ouali, pour son rôle dans Yama, dont il est aussi le réalisateur, et une mention spéciale du jury a été attribuée à l'acteur marocain Fateh El Gadi pour son rôle dans La lune rouge de Hassan Benjelloun. Nabil Asli a confié qu'il était «très content d'avoir remporté le prix de meilleur acteur au Festival maghrébin du cinéma pour (son) rôle dans le film de Amor Hakkar. Il y a eu beaucoup de prix pour la nouvelle génération et c'est une très belle chose. Merci à tous ceux qui (l'ont) aidé». Toujours dans la catégorie long métrage, le prix du meilleur scénario a été attribué à Yama du marocain Rachid El Ouali, et le jury a également attribué un prix spécial à Challat de Tunis de Kaouther Ben Hania. Dans la catégorie court métrage de fiction, le réalisateur algérien Karim Moussaoui a reçu l'Amayas d'Or de la compétition alors que le prix du jury a été attribué au réalisateur marocain Hicham Elladdaqi pour La troisième main. Le jury a également attribué deux mentions spéciales à la tunisienne Nejma Zeghidi, pour son œuvre Feu, et au réalisateur algérien Anis Djaad pour Passage à niveau, seul œuvre algérienne qui a été sélectionnée à Cannes et pronostiquée comme grande favorite dans cette catégorie au côté de Moussaoui. Dans la catégorie film documentaire c'est la réalisatrice marocaine Dalila Ennadre qui a été récompensée pour Des murs et des hommes. Le poignant documentaire du tunisien Hichem Ben Ammar, grand favori de cette catégorie, intitulé La mémoire noire, lutter contre l'oubli, a reçu une mention spéciale du jury au même titre que le documentaire historique Abdelkader du réalisateur algérien Salem Brahimi. Quant au vote du public, il a primé le documentaire Novembre instant T du réalisateur algérien Ali Beloud. S. B.