Les compléments alimentaires, voilà une nouvelle lubie à laquelle d'aucuns veulent habituer des Algériens, au moment où la majorité de nos concitoyens a de très sérieuses difficultés de s'assurer une activité primaire...manger. Assez souvent même pas à sa faim mais juste se sustenter. C'est pour cela que les complémentaires ce n'est très franchement pas le genre de la maison pour des Algériens sensés, sauf bien entendu ceux qui ont des carences en ce sens mais des vraies de vrai. Dans ce registre nombreux peuvent être effectivement les bébés dont l'assistance en ce sens est quasiment obligatoire, notamment par l'apport de vitamine D. Un tel choix relève donc carrément de l'humanitaire. Toutefois, il serait utile de souligner le risque d'amalgame sur une telle option car tout complément obligatoire n'induit pas ipso facto une solution médicale. Loin s'en faut, car dans un pays où la réglementation est stricte, ce qui malheureusement est utopique ici et maintenant, les compléments sont hyper-encadrés et font par ailleurs l'objet d'une déclaration officielle de commercialisation qui n'est valable qu'une fois validée par une brochette de commissions. D'autant plus que des études scientifiques son parvenues à démontrer une augmentation de risque de mortalité chez les adeptes des compléments alimentaires. Pourquoi alors les compléments alimentaires ? Tout bonnement parce que c'est un marché juteux pour les fabricants et les lobbies qui passent leur temps à démarcher les gouvernements et surtout les parlementaires. Ledit marché pèserait aujourd'hui aux alentours de 70 milliards d'euros et est l'objet d'une mainmise des Américaines sur le pactole en question. Plus terre-à-terre, l'usage des compléments alimentaires autrement que pour des raisons «médicales» responsabilise tout individu en ce qui le concerne directement et encore plus gravement si ceux qui en font usage sont des membres de sa famille et plus particulièrement des enfants. Dans un tel cas de figure, il ne peut être dit de l'homme qu'il aura alors perdu et ses instincts et son sens du raisonnement. Heureuse donc est la majorité de la population algérienne dans la mesure où elle n'arrive déjà pas à assurer l'essentiel et alors que dire du superflu. A. L.