Malik Boumati Le retour ces derniers temps de la question de l'application de l'article 88 de la Constitution à l'encontre du président Abdelaziz Bouteflika, n'emballe pas particulièrement le Front des forces socialistes (FFS). Le plus ancien parti d'opposition semble plutôt occupé par sa démarche politique consistant en la reconstruction d'un consensus national qui mènerait l'Algérie droit vers la démocratie et l'Etat de droit. Rencontré en marge de l'hommage rendu vendredi aux anciens militants de 1963, à l'occasion du 51e anniversaire de la fondation du parti, le premier secrétaire national du FFS, Mohamed Nebbou, nouvellement installé dans ses fonctions, a accepté d'aborder la question, signalant à la Tribune que le parti fondé par Hocine Aït Ahmed «se trouve sur un projet politique important qui va au-delà des personnes». C'est l'essence même de l'idée de consensus national qui «ne s'attarde pas sur les hommes mais sur un projet qui peut être salutaire pour la nation», a-t-il précisé. Dans l'entretien, Mohamed Nebbou affiche une sérénité sans faille. Il dit refuser de disperser son énergie et son attention sur des considérations qui pourraient ralentir ou même bloquer la démarche de son parti. Il s'agira de ratisser large pour faire aboutir le projet de reconstruction du consensus national. «Nous ne nous intéressons pas aux polémiques. Nous continuons à travailler et avancer sereinement, l'essentiel étant de poursuivre notre démarche en faisant adhérer le maximum de parties», a encore dit le premier secrétaire national du FFS, affirmant son engagement «à persévérer dans cette démarche» d'autant plus qu'il aperçoit certains signaux qui maintiennent chez lui un peu d'optimisme, notamment l'absence d'un rejet clair de sa démarche. «Nous n'avons enregistré aucune opposition frontale à la démarche du FFS. Ni de la part des partis politiques, ni de la part du pouvoir», ajoute Mohamed Nebbou. Pour lui, c'est une réalité absolue «même si on voit ça et là quelques signaux montrant une certaine hésitation, c'est notre devoir de persévérer dans la sérénité et éviter de transformer cette hésitation en polémique stérile». Le FFS maintient le cap sur sa démarche de reconstruction de consensus national, selon son premier secrétaire qui a fait vendredi dernier le déplacement vers la ville des genêts pour rendre hommage à ses aînés de 1963, en compagnie de membres de l'instance présidentielle du parti mais aussi des parlementaires, des élus locaux et des militants de la section de Tizi Ouzou, initiatrice de cette activité. M. B.