Inaugurée par le ministre de l'Industrie et des Mines, Abdesselam Bouchouareb, la 18e édition du Salon international de l'automobile a ouvert ses portes hier à Alger. Aux côtés de Mourad Oulmi, président de l'AC2A, l'association des concessionnaires, le ministre a donné le coup d'envoi à partir du stand de Renault où était exposée bien évidemment la Renault Symbol made in Algeria. La visite ministérielle qui intervient, rappelons-le, peu de temps après l'approbation du nouveau cahier des charges n'ayant pas fait l'unanimité auprès des concessionnaires automobiles, a été une occasion pour M. Bouchouareb de répondre à plusieurs questions d'actualité concernant le secteur. Le ministre, qui a commencé par indiquer que sa présence au Salon répond à l'invitation de l'AC2A, a tenu à préciser que le cahier des charges sera publié «dans les 2 à 3 semaines qui viennent». En ce qui concerne l'obligation de l'investissement, décidée par l'Etat, le ministre a souligné que les concessionnaires «ont 12 mois pour se conformer à cette obligation à partir de la publication du cahier des charges». Les concessionnaires sont appelés à investir deux segments, comme l'indiquera le ministre, à savoir la sous-traitance et la pièce de rechange. Et à ce propos, M. Bouchouareb rappellera que l'Algérie s'attelle à renforcer sa base mécanique «à Rouiba, Constantine et ailleurs. Nous avons même commencé la construction des moteurs à Tiaret. Nous espérons que d'autres projets de construction de véhicules émergent mais ce qui nous importe aujourd'hui et c'est une des priorités, c'est le développement de la production des pièces de rechange». Et d'ajouter : «Ma venue aujourd'hui ici n'est pas tant de voir les véhicules mais d'en discuter. Pour moi, avec le décret et le cahier des charges, toutes les balises ont été mises et les choses sont maintenant lancées. Nous devons actuellement aller vers un segment qui nous manque et que nous devons investir à savoir la production des pièces de rechange et la sous-traitance. Aujourd'hui, la loi impose l'investissement dans ce segment mais tout en offrant d'énormes facilitations dans la loi de finances 2015. J'ai appris avec énormément de satisfaction par l'intermédiaire du président de l'AC2A que les concessionnaires sont mobilisés et disposés pour aller dans ce sens. L'Etat va leur donner l'ensemble des avantages et le soutien nécessaire pour réaliser ce projet et investir non pas uniquement le marché algérien mais conquérir d'autres marchés étrangers à travers les maisons mères présentes ici en Algérie.» Confirmant cet engagement, le président de l'AC2A, M. Oulmi a de nouveau affirmé au ministre que «nous sommes avec vous et nous espérons être à la hauteur pour l'investissement de ce segment afin de produire et d'exporter les pièces de rechange et participer ainsi à la baisse de la valeur des importations. Vous avez notre soutien et notre engagement de suivre la stratégie que vous avez tracée». Questionné sur les prix des véhicules qui connaissent une certaine flambée, le ministre a rappelé que «le marché est libre. L'Etat n'a pas à intervenir dans les prix de vente. J'ai appris aujourd'hui, et c'est une très bonne chose, que les concessionnaires font des remises importantes à l'occasion de la tenue de ce salon. Il faut s'attendre également à une meilleure prestation, une concurrence loyale et transparente puisque le marché ne sera investi que par des professionnels». En ce qui concerne la fabrication des véhicules GPL, le ministre de l'Industrie a précisé que l'Etat a déjà imposé à ce que 10% de la fabrication soit des véhicules GPL. «Nous sommes en train de discuter avec notre partenaire Renault afin de développer un produit totalement GPL. Pas pour le marché algérien seulement, mais pour l'ensemble des marchés gaziers comme le Nigeria.» Enfin et à propos de la proposition émise par l'AC2A pour le rachat des véhicules d'occasion, le ministre a indiqué : «Maintenant que nous avons organisé le marché des véhicules neufs, nous allons passer au marché d'occasion qui est un marché très important, livré à lui-même. Nous sommes en train de préparer une loi pour son organisation avec les mêmes préoccupations à savoir la sécurité, la santé du citoyen et la préservation de ses intérêts matériels. Mais je ne pourrais pas anticiper sur la forme de cette organisation. Cela se fera après des discussions entre l'Etat et les concessionnaires.» H. Y.