La reprise de Raqa représente, avec celle de Fallouja et de Mossoul en Irak, le grand objectif de la coalition contre Daech. «Cela mettrait fin au mythe de l'Etat islamique transnational», estiment des spécialistes. Le groupe Daech fait face à une double offensive terrestre et aérienne contre ses fiefs en Irak et en Syrie, avec l'appui de la coalition internationale conduite par les Etats-Unis. La province de Raqa, où se trouve la «capitale» de Daech en Syrie, a été prise mardi pour cible, au lendemain du lancement d'une opération sur la ville irakienne de Fallouja. Ces assauts sont les plus importants depuis l'annonce par Daech d'un «califat» autoproclamé à l'été 2014 à cheval sur les deux pays. Ils sont menés par les troupes fédérales en Irak et la coalition kurdo-arabe des Forces démocratiques syriennes (FDS) dans le pays voisin. Une source au sein des Unités de protection du peuple kurde (YPG) a indiqué de son côté que ces forces avaient «reçu des armes américaines et que des troupes US participeront aux combats au sol ». La reprise de Raqa représente, avec celle de Fallouja et de Mossoul en Irak, le grand objectif de la coalition internationale contre Daech. «Couper la route entre Raqa et Mossoul n'est pas difficile aujourd'hui. Cela mettrait fin au mythe de l'Etat islamique transnational», estiment des spécialistes. La Russie a par ailleurs annoncé être prête à se coordonner avec les FDS et les Etats-Unis pour chasser Daech de Raqa. En Irak, près de la frontière avec la Syrie, les forces irakiennes resserraient le siège autour de Fallouja, une ville à l'ouest de Baghdad où les civils se trouvaient piégés. Lancée lundi par le Premier ministre Haider al-Abadi, l'offensive pour la reprise de cette ville de la province d'Al-Anbar a déjà permis de prendre le contrôle de Karma, une localité proche. Les forces paramilitaires du Hachd al-Chaâbi, ont également gagné du terrain au sud de la ville. Pour l'expert irakien Hicham al-Hachemi, «Fallouja est très important pour Daech » car s'il la perd, «il ne lui restera plus que des zones désertiques jusqu'à la frontière syrienne ainsi que les localités de Rawa, Ana et Qaïm» dans la province d'Al-Anbar, et «ses fiefs se réduiront à Hawija et Mossoul en Irak, et Raqa en Syrie». Mais les forces irakiennes doivent tenir compte des 50 000 personnes qui vivent toujours à Fallouja, selon le Conseil norvégien pour les réfugiés (NRC). Les Forces démocratiques syriennes – composées de milices kurdes et de leurs alliés – ont quitté leur bastion de Tell Abyad, près de la frontière turque, et auraient atteint la ville d'Aïn Issa, à une soixantaine de kilomètres de Raqqa, considérée comme la «capitale» du groupe Daech. Leur objectif principal serait de libérer la banlieue nord de la ville, puis d'encercler entièrement la ville, avant de lancer l'offensive. Dans la banlieue de Damas, après l'appel de la Russie à y instaurer une trêve, deux zones clés sous contrôle rebelle restent relativement calmes depuis mardi. Une coalition arabo-kurde a annoncé le début d'une opération, appuyée par la coalition dirigée par Washington, pour chasser le groupe Daech du nord de la province septentrionale de Raqa. Seulement Washington avait refusé vendredi une proposition russe de mener des frappes communes contre les groupes terroristes en Syrie. R. I.