Cette image sera automatiquement bloquée après qu'elle soit signalée par plusieurs personnes.
Malika Matoub exige la réouverture du procès de l'assassinat du Rebelle Des milliers de personnes à Taourirt Moussa pour le 18e anniversaire de la mort de Lounès Matoub
Toute la région de Kabylie s'est mobilisée hier samedi 25 juin pour la commémoration du 18e anniversaire de l'assassinat du chantre de la chanson engagée et de l'amazighité, Lounes Matoub, assassiné en 1998 près du village Tala Bounan, sur la route menant vers At Douala, dans la wilaya de Tizi Ouzou. Même les pouvoirs publics se sont mis de la partie avec des expositions sur la vie et l'œuvre du poète disparu, célébré dans plusieurs localités des wilayas de Tizi Ouzou et Béjaïa, même s'ils sont accusés de vouloir récupérer l'image de ce symbole du combat identitaire et démocratique. A cette occasion, des milliers de personnes, en majorité des jeunes dont certains n'ont pas encore atteint les 18 ans qui nous séparent du crime commis contre le Rebelle, ont convergé vers le domicile de feu Matoub à Taourirt Moussa. Malika Matoub, sœur du chanteur et présidente de la Fondation qui porte son nom, était sur place pour encore une fois exiger la réouverture du dossier de l'assassinat de son frère ainsi que l'ouverture d'une véritable enquête pour aboutir à la vérité sur l'assassinat du Rebelle et à la justice. A Tala Bounan, sur les lieux de l'assassinat où une stèle est érigée à la mémoire de Matoub, à quelque dix kilomètres du chef-lieu de la wilaya de Tizi Ouzou, en allant vers At Douala, Malika Matoub a déposé une gerbe de fleurs pour se recueillir à sa mémoire. Elle prendra la parole pour réitérer son exigence et celle de sa famille et de la Fondation Matoub, de faire toute la lumière sur l'assassinat du Rebelle. «Cela fait 18 ans que Lounes est mort et aujourd'hui, il est temps que la vérité soit dite sur sa mort. Depuis 18 ans, c'est toujours le mensonge qui est présenté comme la vérité. Le pouvoir se joue de nous depuis 18 ans et il est temps d'arrêter de jouer», a affirmé Malika Matoub devant les présents venus se recueillir sur la route de Tala Bounan. Pour la sœur du barde assassiné, «ou bien il y aura une décision politique pour rouvrir le procès, ou bien, et s'ils veulent autre chose, nous, cette vérité, nous la donnerons à la rue. Nous allons repartir vers la rue, si c'est ce qu'ils veulent». Au village natal du chantre du combat démocratique, Malika Matoub a eu toutes les peines de prononcer un discours devant les milliers de fans venus se recueillir à la mémoire du Rebelle. Visiblement, certains n'étaient pas là uniquement pour le recueillement. Des militants séparatistes du MAK n'ont pas cessé de scander des slogans quand la présidente de la Fondation entamait son intervention pour souhaiter la bienvenue à la foule et encore une fois exiger la vérité et la justice sur l'assassinat de Lounes, un certain jeudi 25 juin de l'année 1998. Aussi, l'ancien membre fondateur et député du RCD, Nordine Aït Hamouda, soupçonné d'être impliqué de près ou de loin dans l'assassinat du Rebelle, a fait le déplacement à Taourirt Moussa pour se recueillir sur sa tombe, particulièrement après sa rencontre en mars avec Malika Matoub à l'occasion de la commémoration du martyr colonel Amirouche. Mais cette présence n'a pas été du goût d'une partie de la foule présente qui a scandé, à plusieurs reprises, des slogans hostiles à l'ex-cadre du RCD. Là aussi les militants du MAK sont pointés du doigt, mais également des militants de son ex-parti, le RCD, certainement en raison de la brouille qu'il y a entre lui et l'ex-président du parti, Saïd Sadi. M. B.