Le gouvernement peaufine un nouveau plan de développement de la petite et moyenne entreprise. La nouvelle loi, présentée par le ministère de l'Industrie et des Mines, ambitionne de combler les lacunes et les insuffisances de la législation en vigueur, et de lever les obstacles et les difficultés rencontrées par les entrepreneurs. Autant dire que le nouveau texte se décline comme une mise à jour indispensable à lumière de la stratégie (plus globale) de modernisation et de diversification de l'économie nationale, récemment mise en œuvre par l'Etat algérien. La démarche entend, en premier, étendre et intensifier le dispositif de soutien à cette catégorie de sociétés. L'Andpme (Agence nationale de développement de la PME) sera, ainsi, pourvue en moyens humains, financiers et logistiques conséquents pour répondre aux attentes de ces entités en termes d'accompagnement et de mise à niveau. L'Agence, qui sera restructurée va muer en un véritable instrument consacré à l'essor de l'entreprise de petite et moyenne dimensions, aura des missions plus élargies pour veiller de très près sur «l'émergence, la croissance et la pérennisation» des PME, est-il écrit dans le projet de loi. Pour cela, l'on prévoit la création d'un «fonds national pour la promotion et la mise à niveau des PME, d'appui à l'investissement et de promotion de la compétitivité industrielle». Il est aussi question d'élargir les capacités du Fonds de garantie des crédits à la PME (Fgar) et d'initier un «Fonds d'amorçage» destiné aux Start-up innovantes. Cette nouvelle approche prend également en considération les aspects sectoriel et régional afin d'exploiter avec efficacité les potentialités et les vocations de chaque région. Les banques et les établissements financiers, dont les risques sont entièrement couverts par l'Etat, seront associés et mobilisés dans cette démarche. Il va sans dire que des facilités et des avantages divers seront accordés à ces entreprises. Dans la même foulée, le ministère a élaboré une liste de 200 activités économiques (principalement commerciales) qui seront exclues des avantages et incitations prévus dans le nouveau code des investissements. La priorité est, cette fois, clairement accordée à la production de biens, à la création d'emplois et à la valorisation des territoires. Ce sont autant de mesures inédites qui semblent, a priori, positives et à même de répondre aux doléances des entrepreneurs et des investisseurs sérieux. Seulement, les bonnes intentions ne suffisent pas. La réussite de ce programme dépend, en grande partie, de la qualité du suivi qui lui sera réservée. Le véritable problème de l'investissement en Algérie réside justement dans les pratiques quotidiennes, le manque de contrôle et l'absence d'instances de recours. En matière de foncier, par exemple, les zones industrielles (ce n'est un secret pour personne) ont été déviées de leur vocation première. Partout à travers le pays, des villas d'habitation, des salles de fêtes, des agences de location de voiture et d'engins de travaux publics ainsi que des petits commerces poussent comme des champignons dans ces zones qui, en principe, sont exclusivement réservés aux entreprises ! Le laxisme (voire la complicité) de l'administration locale et le manque de suivi participent à la prolifération de ces activités parasites. Il va falloir assainir cette situation pour rendre ces espaces aux vrais entrepreneurs et restaurer les liens de confiance et de complémentarité entre tous les intervenants dans ce domaine. Les jeunes entrepreneurs Jil FCE viennent, par la même occasion, de souligner nombre de contraintes objectives qu'il convient d'examiner avec minutie. Il ne s'agit pas seulement d'amender la loi ou de produire des textes. Il faut aussi (et c'est fondamental) réserver un contrôle étroit et un suivi rigoureux à tous les projets. Le grand problème, dans toutes les filières économiques, réside à ce niveau. Il faut, coûte que coûte, barrer la route aux «pistonnés» et aux parasites qui profitent injustement des avantages qui reviennent de droit aux entrepreneurs. Leur présence, à elle seule, démoralise et démobilise les bonnes volontés. K. A.