15 jours sont passés, et les conséquences du limogeage du ministre des Finances sud-africain continuent de se manifester. Selon des données compilées de Bloomberg, les rachats de dettes par les entreprises de services financiers, qui ont enregistré un record trimestriel au cours des trois premiers mois de l'année, menacent d'être complètement bloqués. 15 jours sont passés, et les conséquences du limogeage du ministre des Finances sud-africain continuent de se manifester. Selon des données compilées de Bloomberg, les rachats de dettes par les entreprises de services financiers, qui ont enregistré un record trimestriel au cours des trois premiers mois de l'année, menacent d'être complètement bloqués. La décision du président sud-africain, Jacob Zuma de limoger son ministre des finances, Pravin Gordhan, le 31 mars dernier, dans un contexte de guerre intestine au sein du parti au pouvoir, a provoqué un véritable choc dans les marchés financiers nationaux et internationaux. Le rand, déjà en difficulté, a continué sa chute et les rendements des obligations ont grimpé en flèche, pendant que les stocks des banques se vidaient. D'ailleurs, l'agence Fitch Ratings a réduit les notes locales et internationales de l'Afrique du Sud en dessous de l'investment grade le 7 avril, seulement quelques jours après que Standard & Poors ait réduit les notations mondiales du pays. Selon E&Y, les principales banques de l'Afrique du Sud devraient accélérer les prêts en 2017, la croissance économique ayant connu une amélioration après une progression de 0,3% en 2016, le rythme le plus lent depuis la récession de 2009. Or, la faiblesse du rand devrait naturellement stimuler l'inflation, ce qui freinera l'activité des banques, tout en rendant les prêts plus difficiles à rembourser. Par un effet domino, les institutions financières du pays, ses plus grandes entreprises et le gouvernement lui-même ne pourront plus emprunter aussi facilement qu'avant. L'agence Moody's a, quant à elle, placé le pays sous surveillance en vue d'une éventuelle dégradation de sa notation, étant donné l'incertitude politique et institutionnelle aggravée par le remaniement. Si les marchés financiers paniquent en ce moment, ce n'est pas uniquement parce que le ministre des finances déchu est un partisan de l'austérité et de la discipline budgétaire dans la dépense publique. Mais parce que les répercussions de la décision de Zuma pourraient contribuer à une escalade pour verser dans l'instabilité. D'ailleurs même le principal syndicat du pays, la Cosatu, a encore une fois appelé à la démission de Jacob Zuma. Selon le patron du syndicat, le président «a été négligent et imprudent» et cette dégradation risque de «coûter très cher au pays». En fait, cette situation est symptomatique des tensions au sein du parti au pouvoir, l'ANC, dont son issu le président et son ministre déchu. Le parti risque l'implosion à cause de la guerre autour de la succession de Jacob Zuma, qui doit quitter la présidence en décembre prochain. Une bonne partie de la presse du pays considère que le remaniement est une tentative du président actuel de soutenir directement la candidature de son ex-épouse Nkosazana Dlamini-Zuma contre l'autre favori, Cyril Ramaphosa, dont Pravin Gordhan est un précieux allié. Selon les observateurs, Zuma envoie ainsi un message à ses adversaires politiques qu'il défendra bec et ongles la candidature de son ex-femme. Il faut également comprendre, qu'en cas de victoire de l'ANC aux prochaines élections générales de 2019, ce qui semble probable, le leader du parti deviendrait alors le futur président sud-africain. In afrique.latribune.fr