Le programme du gouvernement, qui vient d'être adopté par l'APN, fait la part belle au développement de l'économie nationale. Afin de faire face à la morosité durable du marché pétrolier, le nouvel Exécutif table sur la réduction de la facture des importations, en incitant les producteurs locaux à couvrir la demande nationale, notamment en ce qui concerne l'alimentation et les produits agricoles. Le cabinet d'Abdelmadjid Tebboune a clairement fait le choix de s'appuyer, justement, sur ces revenus des hydrocarbures et les réserves de change existantes pour moderniser et diversifier l'économie nationale. Un ambitieux projet, maintes fois réitéré par ses prédécesseurs, mais qui n'a jamais été aussi bien défendu avec autant de détermination et de conviction. Au cours de la présentation de son plan d'action, le Premier ministre a mis l'accent sur la priorité de la relance des secteurs de l'agriculture et du tourisme, en promettant, toutefois, l'appui et le soutien de son gouvernement aux investisseurs dans d'autres sphères d'activité comme l'industrie. A court terme, l'agriculture (qui couvre largement les besoins nationaux pour certains produits comme les fruits et légumes) offre, en effet, un grand potentiel et peut aisément dégager des excédents pour l'exportation. Les opérateurs privés dans ce secteur vital ne cessent de faire part de leur capacité à produire plus si l'on parvient à les accompagner efficacement dans le placement de leurs récoltes sur les marchés extérieurs. Les premières opérations d'exportation, même timides, ont été concluantes. L'existence d'un tissu appréciable d'entreprises spécialisées dans l'agroalimentaire est un autre élément qui plaide pour la transformation et la valorisation du produit agricole. Le secteur offre également de nombreux autres avantages, dont l'autonomie et la sécurité alimentaires du pays ainsi que la permanence de l'activité et du revenu. Contrairement à l'exercice saisonnier du secteur du tourisme, l'agriculture assure des emplois stables et peut créer des milliers d'autres postes indirects dans les industries de transformation et les relais commerciaux. C'est pourquoi il convient d'en faire un secteur stratégique afin de libérer définitivement l'économie nationale de sa dangereuse dépendance du marché pétrolier. Les milieux d'affaires et les investisseurs nationaux ont tout à fait compris cette donne et s'orientent, presque naturellement, vers la production dans cette filière prometteuse. D'anciens importateurs de fruits et légumes se sont lancés dans le travail de la terre avec beaucoup de succès au double plan quantitatif et qualitatif. Ils ont aujourd'hui l'ambition d'inverser la tendance en se muant en exportateurs potentiels. Des négociants en lait se recyclent aussi dans l'élevage de vaches laitières. Un engouement enregistré à travers toutes les régions du pays. Selon l'Union nationale des paysans algériens (Unpa), pas moins de 39 000 investisseurs nationaux ont déposés des dossiers bien ficelés auprès des autorités concernées. Une énorme énergie en gestation qu'il faut absolument accompagner et rentabiliser. Tous les moyens de production existent à profusion sur place, à commencer par la terre, l'eau, l'énergie, la main-d'œuvre et le savoir-faire. Il suffirait juste, sommes nous tenter de dire, de créer l'environnement, l'harmonie et l'osmose nécessaires pour fructifier tout cela. Un pari qui semble à la portée d'un grand pays comme le nôtre. K. A.