Au moment où le chômage continue d'affecter sérieusement les pays en développement en raison de la crise économique qui ne fait que s'aggraver, l'Algérie cherche à mettre en place une politique d'emploi et de lutte contre le chômage. Plusieurs mécanismes sont proposés à ce sujet. Le cap est principalement mis sur la création d'entreprises. L'option n'est donc plus à la prise en charge sociale des jeunes chômeurs mais à l'encouragement de l'investissement pour la création de PME. Une manière aussi d'assurer l'après- pétrole. «La PME en tant que génératrice de richesses et créatrice d'emplois est à même d'assurer l'avenir du pays.» «Nous sommes le premier secteur interpellé pour assurer l'après-pétrole», a d'ailleurs déclaré un représentant du ministère de la PME et de l'Artisanat récemment. Et de rappeler les efforts du gouvernement pour la facilitation de la création et du renforcement des PME. Les responsables chargés du dossier de l'emploi n'ont cessé pour leur part de souligner la nécessité d'accorder plus de place et plus d'importance aux dispositifs de lancement d'investissements par les jeunes diplômés. Le salon de l'emploi organisé, à Alger, la semaine dernière a été l'occasion de revenir sur cet épineux dossier. Les banques ont été à nouveau interpellées pour contribuer efficacement à la résorption du chômage. Lequel affecte davantage les zones rurales. Car, même si les chiffres officiels parlent de la baisse du taux de chômage à 11% en 2009, la situation sur le terrain reste critique puisque l'informel l'emporte sur le formel. En d'autres termes, la grande majorité des emplois pris en considération dans le calcul du taux de chômage sont précaires. Le défi consiste donc à améliorer l'emploi sur le plan qualitatif et non seulement en termes de quantités. La solution qui se présente pour le gouvernement reste le soutien financier aux jeunes porteurs de projets. Dans ce cadre, des conventions ont été signées mercredi dernier à l'occasion du Salon sur l'emploi entre les dispositifs d'emploi relevant du ministère du Travail, de l'Emploi et de la Sécurité sociale et les cinq banques publiques. Ces conventions ont été conclues entre l'Agence nationale de soutien à l'emploi de jeunes (ANSEJ) et la Caisse nationale d'assurance chômage (CNAC) d'une part, et la Banque nationale d'Algérie (BNA), la Banque de développement local (BDL), la Banque extérieure d'Algérie (BEA), le Crédit populaire d'Algérie (CPA) et la Banque de l'agriculture et de développement rural (BADR). Conformément à ces accords, les banques sont appelés à accompagner les jeunes promoteurs lors des différentes étapes de la création de la microentreprise, notamment celle du montage financier du projet. Les nouvelles mesures prévoient ainsi de réduire à moins de deux mois la durée de traitement des dossiers des jeunes promoteurs au niveau des banques. Ces dernières ont en effet souvent mises à l'index par les porteurs de projets et même par les grands investisseurs. «Elles ne nous facilitent pas la tâche. Elles bloquent nos projets.» Cette phrase revient comme un leitmotiv chez les opérateurs économiques. La situation se présente d'autant plus difficile chez les jeunes promoteurs dont les dossiers tardent à être traités et remis en fin de compte aux calendes grecques. Verra-t-on à moyen terme l'élimination des obstacles bureaucratiques et autres entraves pour permettre aux jeunes chômeurs de créer leurs propres entreprises et de contribuer ainsi au développement économique ? Les banques joueront-elles enfin le jeu ? Ciblera-t-on les projets innovants ? Mettra-t-on réellement le paquet pour la formation des promoteurs ? Ce sont des solutions qui s'imposent pour mener à bon port cette politique et l'ensemble des acteurs sont appelés à y contribuer en respectant les accords. Car, les accords et directives, ce n'est pas ce qui manque mais c'est l'application efficace qui fait cruellement défaut. S. I.