Le Qatar et les Etats-Unis ont annoncé un accord bilatéral pour lutter contre le financement du terrorisme. Une avancée qui n'a pas semblé convaincre les détracteurs de Doha. Les quatre pays arabes qui lui ont imposé des sanctions ont qualifié «d'insuffisant» l'accord de lutte antiterroriste signé par Doha et Washington, dans un communiqué commun de l'Arabie saoudite, du Bahreïn, de l'Egypte et des Emirats arabes unis Mis sous pression par ses voisins du Golfe, le Qatar continue de négocier de son côté avec les Etats-Unis pour tenter de se sortir de cette situation de tension. Le Qatar et les Etats-Unis ont annoncé un accord bilatéral pour lutter contre le financement du terrorisme, au moment où Doha est mis à l'index par quatre pays voisins pour son soutien présumé aux groupes extrémistes. L'annonce a été faite par le ministre des Affaires étrangères du Qatar et le secrétaire d'Etat américain Rex Tillerson qui effectue une visite à Doha dans le cadre d'une médiation dans la crise qui oppose le Qatar à l'Arabie saoudite et ses alliés. «Aujourd'hui, le Qatar est le premier pays à signer avec les Etats-Unis un programme pour la lutte contre le financement du terrorisme», a déclaré le chef de la diplomatie qatarie, cheikh Mohammed ben Abderrahmane Al-Thani. «Nous invitons les pays qui nous imposent un blocus à s'y joindre», a-t-il ajouté lors d'une conférence de presse avec Rex Tillerson, qui devrait se rendre à Jeddah, en Arabie saoudite, dans le cadre de sa tournée dans la région. Cette avancée n'a pas semblé convaincre les détracteurs de Doha. Les quatre pays arabes qui ont imposé des sanctions au Qatar ont qualifié «d'insuffisant» l'accord de lutte antiterroriste signé par Doha et Washington, dans un communiqué commun de l'Arabie saoudite, du Bahreïn, de l'Egypte et des Emirats arabes unis. «Ce pas est insuffisant», ont déclaré ces pays dans un texte cité par l'agence de presse saoudienne SPA. Ne changeant rien à leur positon initial ces pays ajoutent qu'ils «surveilleront de près le sérieux des autorités qataries dans leur combat contre toutes formes de financement et de soutien du terrorisme». L'accord annoncé mardi pendant la visite du secrétaire d'Etat américain Rex Tillerson est «le résultat de pressions et d'appels répétés durant ces dernières années des quatre pays arabes et de leurs partenaires à l'encontre du Qatar pour qu'il cesse de soutenir le terrorisme», selon ces pays. Ils estiment que les engagements des autorités qataries «ne sont pas fiables», affirmant que de précédents engagements n'ont pas été tenus. Ils appellent donc à «des contrôles stricts pour s'assurer de leur sérieux dans un retour sur le bon chemin». Tillerson a entamé lundi à Koweït une tournée dans le Golfe pour aider à trouver une issue à la crise entre le Qatar et ses voisins, dont la l'Arabie saoudite, à propos du soutien présumé de Doha aux groupes extrémistes et de ses liens avec l'Iran. Le Qatar rejette les accusations de «soutien au terrorisme» et refuse que lui soit dictée sa politique étrangère, la considérant comme une question de souveraineté. Le 5 juin, l'Arabie saoudite, les Emirats arabes unis, Bahreïn et l'Egypte ont décidé de rompre avec le Qatar et lui ont imposé des sanctions économiques. Pour revenir sur leurs sanctions, les quatre pays ont exigé le 22 juin la satisfaction de 13 demandes, dont la fermeture de la télévision Al-Jazeera et d'une base turque, ainsi qu'une révision des liens avec l'Iran. R. I.