Washington accuse depuis six mois Téhéran d'être une «menace» régionale. Mohammad Javad Zarif, chef de la diplomatie iranienne a affirmé que l'administration Trump envoie des «signaux contradictoires» sur la volonté des Etats-Unis de respecter l'accord sur le long terme Le président américain Donald Trump, qui avait promis durant sa campagne électorale de «déchirer» l'accord sur le programme nucléaire iranien, semble multiplier les signaux contradictoires tout en maintenant la politique de son prédécesseur Barack Obama. Le gouvernement américain a toutefois annoncé de nouvelles sanctions contre Téhéran. Succès majeur de la diplomatie Obama et réussite de la diplomatie iranienne, l'accord sur le nucléaire avait été signé en grande pompe le 14 juillet 2015 à Vienne par l'Iran et les grandes puissances (Etats-Unis, Russie, Chine, France, Royaume-Uni et Allemagne). Durant sa campagne, le candidat Trump critiquait sans cesse l'accord. Mais son administration a admis que Téhéran «remplissait les conditions» du texte prévoyant un contrôle de la nature pacifique du programme nucléaire en échange d'une levée progressive des sanctions qui étranglent l'économie iranienne. En mai, l'administration Trump avait lancé un réexamen, toujours en cours, de sa position sur l'accord. Mais Trump s'est, pour l'instant, bien gardé de sortir de ce texte majeur pour la diplomatie mondiale et la non-prolifération des armes nucléaires. Un compromis négocié pendant trois ans, après des périodes de crises qui avaient failli conduire à la guerre dans les années 2000. Certaines parties, comme Israël, poussaient vers l'agression de l'Iran. Washington ne voulait pas risquer de se mettre à dos les autres pays signataires. En outre, l'autorité onusienne de surveillance du traité, l'Agence internationale de l'énergie atomique (Aiea), avait félicité en juin l'Iran pour le respect de ses engagements (démantèlement des deux tiers de ses centrifugeuses, renoncement à 98% de son stock sensible d'uranium et bétonnage du cœur de son réacteur à eau lourde). Le nouveau président américain a déjà pris le contre-pied de Barack Obama en resserrant les liens avec l'Arabie saoudite et en appelant à «isoler» l'Iran que Riyad considère comme une menace. Ainsi Washington accuse depuis six mois Téhéran d'être une «menace» régionale. Mohammad Javad Zarif, chef de la diplomatie iranienne de passage à l'ONU, à New York, a affirmé que l'administration Trump envoie des «signaux contradictoires» sur la volonté des Etats-Unis de respecter l'accord sur le long terme. Le Parlement iranien a, par ailleurs, entamé la procédure pour le vote d'une loi visant à renforcer le programme balistique du pays afin de lutter contre les actions qualifiées de terroristes de Washington. «Le message est clair et les Américains doivent bien le comprendre. Ce que vous êtes en train de faire est dirigé contre le peuple iranien et le Parlement y résistera de toutes ses forces», a déclaré le président du Parlement, Ali Larijani. R. I.