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Tout en imposant de nouvelles sanctions contre Téhéran: Trump maintient l'accord sur le nucléaire iranien
Publié dans Le Temps d'Algérie le 19 - 07 - 2017

L'accord sur le nucléaire conclu entre les Etats-Unis de Barak Obama et l'Iran ne sera pas remis en cause, comme l'avait promis Donald Trump.

Ce dernier qui a fait du gel de l'accord en question un argument de campagne électorale a finalement décidé de préserver l'entente irano-américaine sur le programme nucléaire iranien négocié par Barack Obama. Cet accord avait été signé en grande pompe le 14 juillet 2015 à Vienne par l'Iran et six grandes puissances (Etats-Unis, Russie, Chine, France, Royaume-Uni et Allemagne). La décision de maintenir l'accord survient alors que durant sa campagne, Donald Trump avait promis de «déchirer» le pire accord jamais paraphé, selon lui, par les Etats-Unis. Depuis que l'accord est entré en vigueur le 16 janvier 2016, l'administration américaine doit le «certifier» auprès du Congrès tous les 90 jours, c'est-à-dire attester que Téhéran en respecte les termes. Le recul de l'actuel président américain n'est cependant pas sans conditions ni sans conséquences. Trump a en effet décidé d'imposer à Téhéran de nouvelles sanctions pour ses missiles balistiques et ses actions au Moyen-Orient. L'Iran qui pourtant multiplie les gestes de bonne volonté en s'engageant sur la voie de l'apaisement ne réussit toujours pas à gagner la confiance de certaines puissances occidentales, les USA en tête. Même les bons points distribués par l'ONU ces derniers temps ne risquent pas de placer Téhéran sur le registre des pays fiables. L'autorité onusienne de surveillance de l'accord sur le nucléaire iranien, connu sous son acronyme JCPOA (Joint Comprehensive Plan of Ac-tion) et l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA), avaient félicité en juin l'Iran pour le respect de ses engagements (démantèlement des deux tiers de ses centrifugeuses, renoncement à 98% de son stock sensible d'uranium et bétonnage du cœur de son réacteur à eau lourde). Les relations des Etats-Unis avec l'Iran restent pourtant tendues. Dans la foulée de sa décision de maintenir l'accord, Washington a annoncé - comme ce fut le cas en mai - que d'autres mesures punitives seraient imposées à l'Iran pour ses missiles balistiques et ses actions «déstabilisatrices» au Moyen-Orient. «Nous prévoyons la mise en œuvre de nouvelles sanctions qui concernent le programme de missiles balistiques iraniens», a souligné l'un des responsables de la Maison Blanche. En outre, le Sénat a voté en juin un projet de loi pour punir Téhéran, que Washington accuse de soutenir «des actes terroristes internationaux». Le département d'Etat continue aussi, depuis 1984, de considérer la puissance régionale chiite comme un «Etat soutenant le terro-risme». «L'Iran demeure l'une des plus dangereuses menaces pour les intérêts des Etats-Unis et pour la stabilité régionale», a tonné l'un des responsables de l'administration Trump. Depuis son arrivée au pouvoir, le nouveau président américain a resserré les liens avec l'Arabie saoudite sunnite (elle-même accusée par l'Iran et d'autres pays de soutenir le terrorisme), appelant à «isoler» le rival iranien chiite. «Le président Donald Trump et le secrétaire d'Etat Rex Tillerson estiment que ces activités iraniennes sapent gravement l'objectif de l'accord qui devait contribuer à la paix et à la sécurité régio nales et internationales», a souligné un cadre américain. De son côté, Mohammad Javad Zarif, chef de la diplomatie iranienne, de passage le 17 juillet à l'ONU à New York, estime que l'administration Trump envoie des «signaux contradictoires» sur la volonté des Etats-Unis de respecter l'accord sur le long terme.
Le ministre des Affaires étrangères iranien accuse: «Les terroristes reçoivent leurs armes de pays alliés des Etats-Unis»
Le ministre iranien des Affaires étrangères Mohammad Javad Zarif est formel. Selon lui, les terroristes islamistes sont soutenus financièrement et militairement par des pays alliés des Etats-Unis. Lors d'une interview accordée à CNN, le diplomate Mohammad Javad Zarif a répondu aux accusations occidentales, relayées par les monarchies du Golfe contre l'Iran. Selon lui, ces dernières promeuvent l'islamisme et arment les djihadistes. Pour lui, l'Iran n'a pas de leçon à recevoir de la part de Donald Trump. «Nous savons d'où viennent les terroristes, nous connaissons ceux qui ont attaqué le World Trade Center [en 2001], je peux vous dire qu'aucun d'eux ne venait d'Iran», a ainsi martelé le dirigeant iranien lors d'une interview diffusée le 16 juillet 2017. «La plupart provenaient de [pays] alliés des Etats-Unis», a-t-il ajouté sans ambages, citant nommément l'Arabie saoudite. Et d'ajouter : «Regardez Daesh, regardez le Front al-Nosra [aujourd'hui : Fatah al-Cham] et les autres organisations terroristes, elles n'ont rien à voir avec l'Iran. Mais elles ont reçu leur idéologie, leurs armes de pays qui se présentent comme des alliés des Etats-Unis.» Le dirigeant iranien répondait ainsi aux accusations répétées de Donald Trump et de ses alliés arabes contre l'Iran et le Qatar. Début juin, l'Arabie saoudite ainsi que ses alliés régionaux, l'Egypte, les Emirats arabes unis, le Bahreïn et le Yémen, avaient alors rompu leurs relations avec Doha, l'accusant de «soutenir des organisations extrémistes» et de se rapprocher de l'Iran chiite, grand rival des pétromonarchies sunnites de la région. En tournée au Moyen-Orient fin mai, Donald Trump avait accusé l'Iran de soutenir le terrorisme et appelé ses alliés arabes à isoler Téhéran.


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