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Al-Sarradj et Haftar signent l'accord de sortie de crise en Libye Cessez-le-feu, organisation d'élections en mars et mise en œuvre du processus de réconciliation nationale
Ils se sont serrés la main au château de La Celle Saint-Cloud, près de Paris, et ont montré une grande satisfaction du contenu de l'accord signé à l'issue d'une rencontre jusque-là inespérée, initiée et organisée par le président français, Emmanuel Macron. Ils se sont serrés la main au château de La Celle Saint-Cloud, près de Paris, et ont montré une grande satisfaction du contenu de l'accord signé à l'issue d'une rencontre jusque-là inespérée, initiée et organisée par le président français, Emmanuel Macron. Le nouveau locataire de l'Elysée a réussi là où d'autres ont échoué, malgré leurs nombreuses actions et démarches pour une sortie réelle de crise. En effet, le président du Conseil présidentiel du gouvernement libyen d'union nationale, Fayez Al-Sarradj et le maréchal, Khalifa Haftar, sont arrivés, mardi dernier, à un accord approuvé par les deux hommes, mais aussi par Ghassan Salamé, le représentant spécial du Secrétaire général des Nations unies, qui a assisté à la cérémonie, et le président français qui a salué «le courage historique» des deux hommes. Le document signé mardi dernier près de Paris est également validé par nombreux pays, dont l'Algérie qui s'y est complètement engagée. L'accord prévoit un cessez-le-feu sur tout le territoire libyen et une démobilisation des milices pour constituer une armée libyenne régulière. Il précise toutefois que ce cessez-le-feu ne concerne nullement les terroristes qu'il faudrait continuer de combattre. Autrement dit, la lutte anti-terroriste en Libye se poursuivra. L'autre point très important cité dans cet accord concerne l'organisation d'un double scrutin : les législatives et la présidentielle et cela à l'arrivée du printemps. Les deux signataires insistent également sur «la construction d'un Etat de droit en Libye, souverain, civil et démocratique, qui garantisse la séparation et le transfert pacifique des pouvoirs et le respect des droits de l'Homme. Un Etat doté d'institutions nationales unifiées, la Banque centrale, la Compagnie nationale de pétrole et l'Autorité libyenne d'investissement». Aussi, cet Etat devra-t-il, «garantir la sécurité des citoyens, l'intégrité du territoire et la souveraineté de l'Etat, ainsi que la bonne gestion des ressources naturelles et financières, dans l'intérêt de tous les Libyens». Dans leur déclaration conjointe à l'issue de cette rencontre, les deux responsables libyens ont affirmé que la solution à la crise libyenne «ne peut être que politique et passe par un processus de réconciliation nationale associant tous les Libyens». Les mêmes propos tenus par les chefs de la diplomatie algérienne depuis le début du conflit en 2011 auxquels, enfin, les responsables libyens et les responsables politiques des autres pays ont fini par adhérer après une opposition farouche que rien ne justifie, sauf les intérêts étroits des uns et des autres. Al-Saradj et Haftar ont assuré s'engager «à un cessez-le-feu et à nous abstenir de tout recours à la force armée pour ce qui ne ressort pas strictement de la lutte antiterroriste, conformément à l'accord politique inter-libyen et aux traités internationaux, et afin de protéger le territoire et la souveraineté de la Libye, et condamnons fermement tout ce qui menace la stabilité du territoire». Dans le processus de réconciliation nationale évoqué, «sont inclus les acteurs institutionnels, sécuritaires et militaires de l'Etat qui sont prêts à y participer pacifiquement, avec le retour en toute sécurité des déplacés et des réfugiés, la mise en place d'un processus de justice transitionnelle, de compensations et d'amnistie nationale, et l'application de l'article 34 relatif aux arrangements sécuritaires de l'accord politique inter-libyen». Pour ce qui est de la nouvelle armée libyenne, il est expliqué que celle-ci sera composée de «forces militaires régulières assurant la défense du territoire libyen dans le respect de l'article 33 de l'accord politique inter-libyen…Nous allons œuvrer pour que toutes les forces sécuritaires et militaires en présence s'associent à ce plan dans le cadre de la réunification des institutions militaires et sécuritaires afin de se coordonner dans la lutte contre le terrorisme, d'assurer le contrôle des flux migratoires qui transitent par le territoire libyen, de sécuriser et de contrôler les frontières et de lutter contre les réseaux criminels organisés qui instrumentalisent la Libye et qui déstabilisent la Méditerranée centrale». Très satisfait de l'aboutissement de son initiative, le président français dira : «C'est un processus qui est essentiel pour l'Europe tout entière. Car si nous ne réussissons pas ce processus, à travers les risques terroristes, à travers les conséquences migratoires qu'un tel échec produirait, les conséquences sur nos pays sont directes.» Il est à souligner que le même jour, le ministre des Affaires étrangères, Abdelkader Messahel, a eu un entretien téléphonique avec le ministre français de l'Europe et des Affaires étrangères, Jean Yves Le Drian. L'échange téléphonique a porté sur l'accord conclu entre les deux protagonistes libyens. Messahel a assuré, à nouveau, de la détermination de l'Algérie à poursuivre «ses efforts pour accompagner les parties libyennes dans leur quête de retour à la paix et à la stabilité, dans ce pays frère et voisin, à travers le dialogue inclusif et la réconciliation nationale». K. M.