De notre correspondant à Constantine Nasser Hannachi La contrefaçon n'épargne aucun produit, aucun âge pour amasser de l'argent au grand dam du consommateur. Même les bébés payent, parfois, les frais de cette pratique importée par les Chinois qui n'opèrent malheureusement que par le langage du «calque» sans prendre en compte les conséquences néfastes qui en découleraient. L'industrie asiatique lirait dans les bourses des ménages à faible revenu mais à quel prix ! En fait, la dégradation du pouvoir d'achat a fait que les ruées vers le souk hebdomadaire se multiplient à une vitesse vertigineuse sans prendre en compte le paramètre hygiénique des objets étalés. Pour l'heure, Constantine ne déplore pas de cas de produits contrefaits si ce n'est l'énigmatique absence du nom du fabricant ou de l'importateur… Le spectre de la contrefaçon La sonnette d'alarme sur leur produit «China» a été tirée dans plusieurs pays européens qui ne cessent d'analyser judicieusement tous les produits en provenance de Chine. Il ne se passe pas un contrôle de containers sans que soient décelés des objets dangereux. Jouets, articles de bébés… En Algérie, et précisément à Constantine, cette étape n'aura pas eu son dernier mot face au contrôle draconien effectué par la direction du commerce au niveau de tous les grossistes «parapharmaceutiques» concentrés dans la banlieue. Par ailleurs, la toilette de nos bébés est assurée par des fabricants implantés dans le pays. Notamment la production des couches hygiéniques. C'est ce qui écarte pour le moins la main chinoise de cette industrie sensible et dangereuse à la fois. «Jusque-là, nous n'avons fait état d'aucun produit dangereux appartenant au monde des nouveau-nés», devait nous dire M. Amoura, chef de bureau du contrôle de la qualité. Actuellement, le problème rencontré a trait à l'absence d'étiquetage sur la marchandise saisie. En effet, les brigades mixtes formées d'inspecteurs et d'éléments du Laboratoire de contrôle des produits pharmaceutiques découvrent surtout des produits qui ne portent ni l'adresse ni le nom de l'importateur. «C'est une sorte de fraude opérée par certains importateurs qui n'étiquettent qu'une partie de leur marchandise», explique une source concordante, qui rassure cependant sur la qualité de la saisie, ne relevant aucune anomalie pour la santé du consommateur. Ces contrôles inopinés se font périodiquement dans les espaces parapharmaceutiques dont le nombre avoisine la cinquantaine. En 2008, 1 000 unités de couches pour bébés ont été saisies. Concernant les autres accessoires, biberons, gobelets, tétines… leur nombre était de l'ordre de 682 unités, soit une valeur de 33 000 DA. Le nom du fabricant, outre l'adresse de l'importateur, manquait sur toute cette saisie. En cette nouvelle année, les compteurs sont pratiquement à leur bas niveau avec 268 unités de couches pour bébés et 174 biberons récupérés pour le même motif. Le lait pour bébés est fortement contrôlé, du moins il n'a pas encore été victime de contrefaçons «glissées» dans les containers de nos importateurs. «Nos services de contrôle n'ont révélé jusqu'à preuve du contraire aucune poudre de lait contrefaite. Tous les grossistes sont sujets à des inspections rigoureuses», précise notre interlocuteur. Il faut savoir que la commune de Constantine renferme 4 brigades qui veillent à la sécurité des produits dits industriels. 17 inspecteurs spécialisés pour le contrôle Le personnel contrôle largement les acteurs de ce marché. 17 inspecteurs spécialistes font des tournées programmées pour supprimer l'éventuel danger sur la consommation. Dans ce cas, c'est la saisie assortie d'une poursuite judiciaire qui sera prononcée à l'encontre des réfractaires avec en plus la fermeture administrative des lieux s'il s'agit d'un risque d'ordre alimentaire. Pour ce qui est des autres communes, le degré de fraude ou de contrefaçon ne devrait pas être supérieur à celui du chef-lieu où la majorité des commerçants de ce créneau pour «nourrissons» sont concentrés. Malgré toute cette couverture, des cas isolés sont souvent relevés par les brigades. Si le Laboratoire du contrôle de la qualité et de la répression des fraudes demeure efficace devant les cas alimentaires, il n'en demeure pas moins qu'il manque de moyens, voire de technologie pour pouvoir progresser dans ses investigations sur la matière des articles destinés aux bébés à titre d'exemple. «On n'est pas encore parvenu à ce niveau», estime-t–on du côté de la Direction du commerce. Cependant, des biberons gradués aléatoirement ont été identifiés il y a quelque temps grâce à la vigilance du labo. Une graduation de plus ou de moins chamboule un tant soit peu «une tétée de bébé», laisse-t-on entendre. Dans ce cas, le rôle de la Direction de la santé et de la population est plus qu'important pour sensibiliser les consommateurs de cette sphère fragile. De plus, il importe de multiplier les activités sur le terrain des associations qui restent en deçà de la moyenne en nombre à Constantine. Surveiller les produits «innocents» que sont tétines, lait, interpelle par-dessus tout un contrôle rigoureux et la conscience des différents commerçants.