De notre correspondant à Annaba Mohamed Rahmani Hier, la salle «Pax» à Annaba affichait complet à l'arrivée vers 10h30 de Moussa Touati, candidat du FNA à la présidentielle, qui, au passage, salua d'un geste de la main les personnes présentes qui s'étaient levées pour l'accueillir. Le président du FNA a entamé son discours en racontant qu'en arrivant dans cette ville, il avait été abordé par le président de l'association des parents des harraga et des disparus en mer qui lui avait fait part du drame que vivent au quotidien les familles à la recherche d'informations sur leurs enfants. Faisant siennes les préoccupations du porte-parole et du défenseur en s'interrogeant sur les raisons qui ont poussé ces milliers de jeunes à fuir leur pays. «C'est la hogra, la pauvreté, le chômage et un avenir compromis qui ont jeté à la mer nos enfants, martèle-t-il, parce que ceux qui sont censés les aider, leur donner du travail, leur rendre l'espoir ont failli à leur mission, ceux qui nous gouvernent ne sont pas à la hauteur, il nous faut une nouvelle révolution, non pas comme celle de nos aînés qui ont pris les armes pour libérer le pays parce que là, l'ennemi, il est connu, mais une révolution par l'urne, par vos voix, par votre mobilisation le jour du scrutin pour changer la situation, c'est le seul moyen, autrement (ils) resteront au pouvoir.» Changeant de registre, l'orateur se présentera comme étant le candidat du peuple comme il est mentionné derrière lui, sur un portrait grandeur nature couvrant l'écran de la salle de cinéma. Il insistera sur cette qualité tout en appelant les citoyens à aller voter en masse pour rendre la parole et la souveraineté au peuple. «Autrement, ce sera le retour à la case départ avec un gouvernement de transition, avec les détournements, la corruption, le vol, ils sont arrivés jusqu'à acheter le silence de pays étrangers influents sur la scène internationale pour donner une légitimité à cette élection mais je vous dis que nous sommes là, et ce ne sont ni la France, ni les USA qui peuvent nous vouloir du bien. Il n'y a que nous entre nous et nous devons nous aimer les uns les autres, nous entraider les uns les autres, nous défendre contre ces voleurs et, pour cela, le meilleur moyen, c'est d'aller voter le 9 avril, même avec un bulletin blanc, ce sera une nouvelle révolution, la révolution des pauvres et des faibles et nous gagnerons.» Revenant à la situation de son parti et sa candidature, il dira que les moyens dont il dispose sont trop limités pour couvrir toutes les wilayas et régions du pays. «Nous n'avons consacré que 480 millions de centimes à la campagne, ce qui est très insuffisant ; des membres du bureau national animeront eux aussi des meetings dans certaines wilayas», dira-t-il. Le discours du candidat dura en tout et pour tout 45 minutes pendant lesquels l'orateur a essayé de convaincre un auditoire composé essentiellement d'élus, de militants du parti et de curieux venus voir ce qui se passe. Sur le cours de la Révolution, cœur battant de la ville de Annaba, Moussa Touati a rencontré des citoyens avec lesquels il a discuté pour donner un aperçu de son programme et essayer de les convaincre d'accomplir leur devoir électoral ; des militants du FNA distribuaient des CD portant sur le programme du parti et du candidat de cette formation politique.