De notre correspondant à Constantine Abdelhamid Lemili Constantine est une région à vocation agricole incontestablement spécialisée en céréaliculture. Cela a été confirmé au ministre de l'Agriculture qui a rencontré les cadres administratifs du secteur, toutes activités confondues, et les représentants du reste des associations corporatives. Si le ministre s'est engagé ou a fait engager les responsables à divers niveaux d'intervention à agir pour que le plus gros des difficultés que rencontrent les agriculteurs bénéficie de toutes les solutions possibles, il n'a pu en retour qu'être rassuré de l'engagement de ces derniers de donner, voire de prolonger ce qui a déjà été fait par la nature… une saison céréalière exceptionnelle. La prochaine campagne moissons-battage le confirmera. Des difficultés insignifiantes mais qui semblent pour le moins empoisonner le parcours des agriculteurs ont été évoquées, à l'exemple de l'obligation faite à ces derniers d'acheminer les moissonneuses-batteuses jusqu'aux stations d'essence pour être servies en carburant. C'est du moins en vertu d'une réglementation qui existe bel et bien que les stations Naftal s'appliquent à respecter à la lettre, les responsables de station n'autorisant pas la livraison de gas-oil dans des fûts aux fins de stockage. L'autre problème rencontré par les agriculteurs est celui des risques d'incendies qui compromettraient la saison pour certains propriétaires. Au-delà de l'obligation faite à ceux-ci d'adjoindre une citerne d'eau à la moissonneuse-batteuse au moment de l'activité, le premier responsable du secteur a rappelé à ceux qui l'ont interpellé que «cette action existe depuis des années et il appartient aux acteurs locaux de la matérialiser en ce sens que la liste des parcelles concernées doit être communiquée aux organes agissant ès qualités, notamment la Protection civile, afin qu'une cartographie soit établie et, le cas échéant, leur intervention rapidement faite». Par ailleurs, un important céréaliculteur (connu pour ses performances) a sollicité que soit momentanément levé le sens interdit obligeant les tracteurs à faire un grand détour pour parvenir aux docks situés dans le quartier d'El Kantara (milieu urbain). Sur ce sujet précis, le wali de Constantine vers lequel s'est tourné le ministre ne s'est pas montré très «chaud» pour la solution préconisée. Effectivement celle-ci conduirait à livrer à la circulation une artère qualifiée de descente de la mort et dont la réputation a encore été amplifiée ces deux dernières semaines par deux accidents spectaculaires qui ont occasionné des dégâts importants et un grand nombre de blessés. Pour mémoire, c'est sur ce tronçon de route qu'au mois de janvier 2005 près de 15 personnes ont trouvé la mort en revenant d'un déplacement à Alger par bus lors du retour du président de la République de France où il était hospitalisé. En tout état de cause, le ministre a tenu à solliciter tous les acteurs présents concernés par la campagne moisson-battage de formuler leurs remarques, voire leurs demandes parce que, dira-t-il, «plus que jamais et comme au temps jadis le meilleur indicateur en matière d'agriculture est une bonne année céréalière. L'Algérie a les yeux braqués sur vous. Votre produit ne sera pas un produit local mais national, en ce sens qu'il viendra confirmer tout l'intérêt placé par l'Etat pour que notre pays renaisse à partir de ce que donnent sa terre et ses hommes».