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«Plus qu'un retour à une situation normale, une envolée des prix n'est pas à exclure»
Chute du coût de la viande ovine dans l'est du pays
Publié dans La Tribune le 19 - 05 - 2008


Photo : Riad
De notre correspondant à Constantine
A. Lemili
La situation paraît «inquiétante» à hauteur du marché national de la viande depuis que les médias se sont fait l'écho de la chute des prix de celle ovine depuis quelques semaines. Les spéculations, tous types confondus, vont bon train quoiqu'un réel intérêt, voire une approche sérieuse de tous les acteurs concernés activant dans le secteur, n'est vraisemblablement pas consacré à la situation.
Tant il est vrai que des raccourcis superbes sont pris pour expliquer ceci ou cela, dont les conditions météorologiques défavorables, et pour faire plus clair la sécheresse sur une grande partie du territoire mais aussi l'absence de parcours agropastoraux qui n'en sont finalement que la conséquence. Ceci expliquant cela. Cette image est à l'évidence la plus convaincante pour le consommateur lambda qui n'a pas nullement besoin de se retrouver inscrit, à son corps défendant, dans une stratégie de marché et de mécanismes économiques et/ou commerciaux qui ne règleront en rien ses difficultés quotidiennes.
Et cette image d'Epinal est celle dont s'accommodent ou se satisfont les responsables au niveau des structures centrales des départements ministériels respectifs en ce sens qu'aucun retour de son ne vient apporter un argumentaire de nature à rassurer les différents acteurs directement touchés par cette «crise» à l'exception de la mesure récemment annoncée de mettre fin à l'importation de la viande congelée. Une alternative qui, en réalité, ne règle rien puisque ce n'est que de la viande de veau qui était importée jusque-là.Les personnes desquelles nous nous sommes rapprochées, dont M. Achouri N., président de la Chambre d'agriculture de Constantine balaient du revers de la main en grande partie toutes les «révélations» faites autour de la chute des coûts de la viande ovine sans exclure bien entendu la réalité du terrain. Notre interlocuteur tiendra toutefois à souligner : «Si, effectivement, les prix ont parfois, d'une façon très nette, dégringolé sur le marché, il y a lieu de faire la part des choses. Il est vrai que la relative sécheresse de cette année y a en grande partie une influence, elle ne concerne toutefois que les régions dont la vocation est l'élevage animal, toutes natures confondues, notamment l'ouest, le centre-ouest et une partie du sud mais aussi de l'est du pays [Oum El Bouaghi, Khenchela, Tébessa…, ndlr]. En ce qui concerne la wilaya de Constantine, qui est à vocation céréalière, elle fournit les terrains de pacage dont ont besoin les éleveurs du reste du pays et plus particulièrement ceux venant du Sud qui profitent doublement de l'offre : échapper momentanément aux grandes canicules, permettre à leur cheptel de se nourrir et, enfin, écouler le produit de leur tonte. Cela étant, vous me direz certainement comment expliquer alors la chute des prix de la viande sur les étals de la région. La réponse est aisée. Il s'agit tout bonnement d'une onde de choc due à l'inquiétude générale qui a saisi les éleveurs. C'est, en fait, une réaction non seulement normale mais salutaire en ce sens qu'elle apporte la preuve de la cohérence du marché du nord au sud et d'est en ouest».
Aide aux éleveurs pour l'abattage et l'exportation
Pour M. Bachir S., membre de la chambre et président de la filière pomme de terre, il semblerait que le ministère de tutelle «se serait désintéressé de l'élevage ou trop intéressé, à travers le PNDA, à une action trop politique et politisée qui n'a pas tenu compte des réalités du terrain mais surtout de l'expérience des gens qui occupent le terrain depuis des générations. L'Etat va mettre fin à l'importation de la viande bovine […] Où est la finalité ? Il n'y en a pas en fait. Le problème qui se pose aujourd'hui aux éleveurs est l'absence d'aliments du bétail, nous n'allons pas nous efforcer à défoncer des portes ouvertes en ressassant à chaque fois que les pouvoirs publics n'ont jamais une vision pragmatique de la situation […] qu'ils auraient dû depuis l'indépendance songer à multiplier les pâturages, les silos, les techniques d'ensilage. La situation étant ce qu'elle est, il y a lieu à mon avis de prendre une autre mesure qui pourrait être salutaire pour les éleveurs. Elle consisterait à encourager l'abattage et, pour ce faire, y contribuer en le compensant par une prime versée par tête».
Reprenant la parole, le président de la Chambre d'agriculture estime, quant à lui, que «l'exportation, pour peu que les gens daignent y accorder un minimum de considération et de sérieux, est pour nous la panacée d'autant plus qu'il n'y a pas lieu de voiler le soleil avec un tamis, l'agneau algérien se vend au vu et su de tout le monde en Tunisie à des coûts prohibitifs parce que sa viande est des plus prisées. Nous savons en connaissance de cause que des pays comme l'Italie, l'Espagne seraient des destinations de prédilection».
La prime à l'abattage constituerait donc une solution afin de diminuer un élevage dont pratiquement tout le monde, à quelque niveau que ce soit, ignore l'importance. L'information la plus courante est «19/20 millions de têtes» mais elle tombe dans l'approximation dès lors que d'autres, très sérieusement, en évoqueront «26». C'est dire «la rigueur» avec laquelle la situation est appréhendée.
Dans la foulée, l'Institut technique des élevages a organisé le 14 mai dernier une «journée technique pour la sensibilisation des éleveurs des régions semi-arides» dont le thème était «définition et amélioration des systèmes fourragers et alimentaires pour l'élevage des ruminants» à laquelle ont participé plus d'une centaine de personnes des différentes wilayas de l'Est, dont des éleveurs, des ingénieurs agronomes, des représentants des services spécialisés de l'agriculture, etc.
La journée a été entamée par la visite d'une ferme de démonstration et de production de semences à Aïn Mlila relevant de l'ITELV et suivie d'une série de communications sur «le comportement de la culture de triticale dans les zones semi-arides», «l'utilisation du triticale dans l'alimentation des ruminants et son incidence sur les performances laitières et de croissance», «l'étude du comportement de trois variétés de luzernes françaises», «les pailles traitées à l'urée, impacts de leur utilisation dans l'alimentation des ruminants», «les techniques d'ensilage».
En tout état de cause, les démonstrations ont apporté la preuve que l'intervention de l'homme est capable de se mettre en cohérence avec la nature et de bénéficier de ses largesses pour peu que tous les efforts soient faits rationnellement en respectant justement cette même nature. M. Achouri N., également présent à cette journée, nous dira en conclusion : «Il y a moyen de mettre en valeur les terres même parmi celles qui semblent naturellement hostiles. Vous avez remarqué comme moi qu'avec peu d'eau ces gens sont parvenus à réaliser plusieurs coupes de triticale en une année. Il suffirait que de tels procédés fassent florès pour qu'une situation comme celle que vivent les éleveurs cette année ne soit pas perçue comme apocalyptique.»
Et notre interlocuteur de vaticiner avec un aplomb non feint que «cette crise du marché de la viande, si tant est qu'elle puisse être qualifiée d'événement ponctuel, sera vite dépassée. Nous n'excluons pas un retour à la normale dans les semaines, voire les mois à venir. Comme nous n'excluons pas une forte envolée des prix».
Des propos qui tiennent la route dans la mesure où, si les prix ont chuté parfois à 300 dinars, ils ont repris allègrement du «poil de la bête» pour revenir à 450/480 DA. Et les consommateurs préfèrent acheter à ce prix tant celle moins chère paraît douteuse.


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