2 282 opérateurs privés activent dans le secteur de la publicité et dans la communication. Deux mille cinq cent cinquante-six agences de communication sont répertoriées par les services du registre du commerce. Le marché de la publicité, c'est 12,9 milliards de dinars de chiffre d'affaires global, enregistré en 2008. Ces données statistiques ont été livrées par un cadre du ministère du Commerce, à la faveur des troisièmes journées euromaghrébines sur la communication publicitaire dont les travaux ont pris fin hier à l'hôtel El Aurassi. La rencontre est organisée par l'agence RH. Ces chiffres ont cependant donné lieu à une demi-polémique lors de la première journée. Un des intervenants a, en effet, eu des mots vifs sur la véracité de ces chiffres. Des statistiques remontant à quelques mois mettaient en lumière le chiffre de neuf cent agences de communication dénombrées par le Centre national du registre du commerce. L'écart est de taille et cela semble avoir déplu à certains professionnels présents à ces journées. Et, au delà des statistiques, beaucoup de choses ont été dites sur l'anarchie qui s'est emparée des agences de communication : les critères sur les bases desquels sont créées ces entités de communications sont discutables, fait remarquer un gérant d'une boîte de communication opérant à Alger. Ce dernier estime que n'est pas spécialiste de la communication et de la publicité qui veut. Il faut, a-t-il ajouté, mettre de l'ordre dans ce métier, imposer des critères. Un des représentants du ministère du Commerce dans cette rencontre a souligné que quoi qu'on dise de la publicité, il n'y pas eu de dérapages notables, y compris dans les journaux. Un constat vite démenti par Abrous Outoudert, éditeur, patron du journal Liberté, participant à cette troisième édition sur la communication publicitaire. Celui-ci a avancé qu'il est des publications qui tirent à cinq mille exemplaires, qui n'ont pas de lecteurs, et pourtant, elles ont de la publicité. Le directeur de Liberté a circonscrit, à titre illustratif semble-t-il, le panorama des publications, objet de critiques, à la téléphonie et à l'automobile. Ces insuffisances, ces carences sont-elles liées à la législation régissant le monde de la publicité ? En partie, oui, notent certains participants. A la différence de ce qui se passe au Maroc et en Tunisie, en Algérie, il n'y pas d'autorité de régulation dans le paysage publicitaire. Est-ce réellement le chaînon manquant ? Au Maroc, le marché de la publicité évolue en dents de scie. Des périodes d'euphorie succèdent à des périodes de vaches maigres, ainsi que l'a mis en relief un ancien du monde de la publicité au Maroc, au cours d'une longue communication qu'il a présentée au deuxième jour des travaux de cette réunion euromaghrébine. L'intervenant avance qu'au Maroc, on dénombre trois mille annonceurs que le budget affecté à la publicité se situe autour de 0.5%. C'est maigre, commente-t-il. Il chiffre à un demi milliard de dollars, les dépenses sur la publicité, en 2008. Y. S.