Il y a longtemps que l'équipe nationale de football n'avait pas été à l'origine d'une liesse populaire aussi intense que celle que les Oranais ont connue, dimanche soir, à l'issue du match qui a opposé les Algériens à leurs homologues égyptiens. Pendant de longues heures, youyous, klaxons, pétards, chants et cris de joie ont salué la large victoire des Verts sur un rival égyptien qui ne laisse pas indifférent : «Plus que tout autre adversaire, c'est l'Egypte qui réveille en nous de très mauvais souvenirs», souligne Salim. Ce dernier avoue garder particulièrement en mémoire «le match que nous avons perdu en Egypte dans les années 1980, au cours duquel Drid [ancien gardien de but, ndlr] avait été sérieusement blessé. Ce jour-là, les Egyptiens ont usé de tous les moyens, même les plus bas, pour nous battre». Sa joie, dimanche dernier, devait être à la mesure de l'amertume que le fameux match des années 1980 continue de susciter en lui. Auparavant, pendant que le match avait lieu, les foyers oranais retentissaient d'exclamations de dépit et de joie, selon les occasions que les Fennecs se créaient : «Cela me rappelait l'ambiance des années d'or du football algérien lorsque tous les Algériens ne vivaient qu'au rythme de leur équipe nationale», souligne encore Salim en espérant que l'EN va, enfin, renouer avec la gloire et que la victoire sur l'Egypte n'est pas due au hasard. Avec le retour du MCO en division une, le sacre barcelonais en Ligue européenne et la victoire de l'EN, le football est redevenu pour beaucoup d'Oranais ce qu'il est supposé être, une source de joie et de bonheur. Il reste à espérer que la source ne se tarira pas rapidement et que ce bonheur n'est pas éphémère.