Synthèse de Smaïl Boughazi Le géant mondial de la sidérurgie ArcelorMittal a annoncé, hier, être parvenu à renégocier ses engagements financiers auprès de ses banques. Le groupe, selon un communiqué rendu public, est parvenu à renégocier auprès de plus de 90% de ses prêteurs, ses lignes de crédit de 17 milliards d'euros (24 milliards de dollars), ses crédits renouvelables de 4 milliards de dollars et ses lignes de refinancement différées de 3,25 milliards de dollars. «Le processus lié à cet amendement n'augmente pas les coûts d'endettement au titre de ces lignes de crédit», a noté le document relayé par l'APS.Suite à cette annonce, l'action ArcelorMittal, qui avait chuté le 8 juillet (-4,84%), gagnait 2,28% hier matin à 24,68 euros, dans un marché parisien en hausse de 0,71%. Endetté à hauteur de 26,7 milliards de dollars à fin mars, le numéro un mondial de l'acier a procédé à plusieurs opérations de refinancement depuis le début 2009, réussissant à lever plus de 11 milliards de dollars par le biais notamment d'émissions d'actions et d'obligations convertibles. Disposant ainsi de 23 milliards de dollars de liquidités, il a affirmé également avoir «bien progressé» pour atteindre l'objectif de réduire sa dette nette à 22,5 milliards de dollars d'ici à fin 2009. Ces opérations de refinancement interviennent alors qu'ArcelorMittal est confronté à une chute de la demande d'acier provoquée par la crise économique mondiale, qui l'a forcé à faire marcher ses usines à la moitié seulement de leurs capacités depuis fin 2008. Le groupe a toutefois annoncé ces derniers jours son intention de redémarrer un haut fourneau du site français de Florange-Hayange (Moselle), ainsi que ceux de Gand (Belgique) et de Gijon (Espagne). Il faut dire que la sidérurgie figure en bonne place parmi les secteurs touchés par la crise économique. La production d'acier en France, par exemple, a baissé de 37,9% en juin dernier par rapport à la même période de 2008, à 1,106 million de tonnes, selon la Fédération française du secteur (FFA). La fédération mondiale World Steel Association, de son côté, fait état d'une baisse de 14,9% de la demande d'acier en 2009, avec une progression de la tendance au deuxième semestre. D'autre part, la demande devrait rebondir de presque 14% en 2010 en Europe, grâce à la fin du phénomène de déstockage, selon les prévisions de la fédération européenne Eurofer. En raison de cette crise économique, le secteur en question a enregistré une baisse des commandes de ses clients de l'industrie automobile et du bâtiment, ce qui l'a poussé à réduire sa production. Idem pour ArcelorMittal qui a constaté toutefois une «reprise technique» de l'activité, ses clients recommençant à reconstituer leurs stocks. Mais il se veut extrêmement prudent pour l'activité des mois à venir, au regard d'une demande réelle qui reste «à des niveaux très bas».