Le littoral n'en finit pas de subir les souillures provoquées par les hommes. L'océan est considéré comme un immense déversoir, notamment pour les rejets d'hydrocarbures. Le transport et les activités en mer ne sont pas sans risques pour cette dernière, le dégazage des navires en constitue un exemple édifiant sur la dégradation que subit le littoral. Il se fait illégalement et ouvertement, en dépit de la convention internationale s'appliquant aux navires et réglementant les rejets en mer. Selon cette convention, les navires et les plates-formes sont tenus de conserver à bord certains de leurs déchets, et les ports doivent fournir des services de récupération des déchets durant les escales. Ces services n'étant pas toujours disponibles dans tous les ports, le dégazage se fait alors de manière anarchique. De même que le déballastage qui consiste à rejeter l'eau de mer pompée auparavant, alors qu'elle est chargée de micro-organismes ou de résidus huileux hautement polluants. Les rejets industriels constituent eux aussi une source de pollution marine. Des résidus toxiques provenant des usines et des entreprises de production sont évacués dans le littoral, au mépris des lois et des conventions pour la protection de la mer. La fabrication de certains produits aux composants chimiques ne se fait pas sans danger pour la grande bleue, les industriels ne se préoccupant nullement de la préservation de l'environnement. Les lois restent très peu efficaces, pour ne pas dire qu'elles ne le sont pas du tout, en l'absence d'une application rigoureuse. L'impunité encourage inévitablement ces agissements préjudiciables au milieu marin. Comme le sont les immondices jetés à la mer. De véritables décharges voient le jour sur les rivages, et des déchets de toutes sortes sont charriés par les flots pour aller souiller l'océan. Sur les rochers, les débris que les vagues arrivent à rejeter restent accrochés tels des trophées qui n'honorent toutefois personne. R. M.