A Paris 2003, l'Algérie avait vécu avec son lot de joies et de déceptions à l'image de tous les grands rendez-vous sportifs. L'heure était donc à ce moment-là, au bilan pour ceux qui projettent d'engager les prochaines échéances dans les meilleures conditions de réussite. L'athlétisme algérien n'échappe pas à la règle, surtout qu'à l'horizon, les Jeux africains d'Abuja se présentaient comme le dernier rassemblement estival de la saison. Avec 9 athlètes engagés à Paris dans 8 épreuves (Samir Louahla au 400 m ; Baya Rahouli au triple saut ; Saïd Guerni au 800 m ; Abderrahmane Hammad en hauteur, Tarek Boukenza au 1500 m, Souad Aït Salem au 10 000 m, Abdelhakim Mâazouz au 300 m steeple, Khoudir Aggoune au 5 000 m, Rachid Ziar au marathon, l'Algérie termina à la 11e place mondiale avec une médaille d'or, œuvre de Saïd Guerni Djabir. C'est une participation honorable pour le président de l'époque de la Fédération algérienne d'athlétisme, Toufik Chaouche Teyara. Ainsi, pour la énième fois dans l'histoire des Championnats du monde, l'Algérie confirmait sa présence dans ce cercle restreint, grâce aux performances de Djabir Guerni, sacré champion du monde du 800 m. Depuis les sacres de Nour Eddine Morceli et Hassiba Boulmerka à Tokyo, un frémissement était perceptible avec l'émergence d'un groupe d'athlètes qui pointaient dans le bilan mondial. C'est ce groupe qui a fait la campagne française avec des fortunes diverses. La plupart ont été éliminés au stade des séries. Seul le chef de file, Saïd Djabir a bien justifié son statut en disputant la finale dans son épreuve et glané la médaille d'or. Pour Djabir, cette médaille d'or relève même du miracle après une saison gâchée par une méchante blessure, et l'état de santé de son père qui a subi une opération chirurgicale. Il n'empêche que Saïd a réussi à se refaire une santé. En réussissant 1'44 ‘'81 lors de la finale, l'Algérien a prouvé qu'il a retrouvé l'intégralité de ses moyens et que l'avenir s'annonce plein de promesses. Il a, cependant, travaillé durement pour revenir à la hauteur du Russe et du Sud-Africain qui ont été ses principaux rivaux à Athènes aussi aux jeux Olympiques de 2004. Saïd Guerni, le dernier Algérien médaillé des Mondiaux On attendait beaucoup d'Abderrahmane Hammad, Samir Louahla et Baya Rahouli, en débarquant à Paris. Tous les spécialistes leur prédisaient une place sur le podium. Mais c'était compter sans la rude concurrence d'autres athlètes venus exhiber leurs forceps, et qui ont complètement bouleversé la hiérarchie. Baya s'est contentée en finale d'une modeste performance de 14 min 26 et d'une 11e place qui est loin de son immense talent. En saut en hauteur, Abderrahmane Hammad, n'a pu franchir la barre des 2,25 pour se qualifier alors que Samir Louahla a occupé le dernier rang dans sa série. Tarek Boukenza, longtemps présenté comme un grand espoir du 1 500 m, a passé un tour avant de se faire éliminer. Par contre, les jeunes Aggoune et Maazouz (500 m et 3 000 m steeple) ont découvert à Paris la haute compétition. Leurs chronos étaient insuffisants pour ouvrir les portes des demi-finales. Lorsqu'on voit comment les autres pays se sont organisés pour participer aux Championnats du monde, on a l'impression que nous autres n'avons rien fait. Si l'on se réfère aux résultats acquis par l'Algérie en terre parisienne, on dira que la dernière médaille d'or du champion du monde du 800 m aux Mondiaux de Paris n'est que l'arbre qui cache la forêt. Le cas Guerni était seulement venu sauver les meubles et des têtes. A notre humble avis, ce qui venait de se passer à Paris ou à Athènes devrait servir de leçon pour l'avenir. Mais rien, depuis, les échéances passent et se ressemblent. Enfin, on a le sentiment que nos athlètes et leurs responsables se croient capables de tout faire seuls. Nous serions soulagés si chacun s'occupait uniquement de sa tâche car à l'impossible nul n'est tenu. Le président de la Fédération algérienne d'athlétisme, Badredine Benhadjoudja, a indiqué que les athlètes convoqués pour les Championnats du monde 2009 à Berlin (15-23 août) sont «les meilleurs et les plus prêts physiquement à défendre les couleurs nationales. Les 5 athlètes retenus pour représenter l'Algérie ont signé de bons chronos aux différentes manifestations qu'ils ont disputées cette année et prouvé tout le mérite et leur disposition à endosser le maillot national lors de ce rendez-vous planétaire», nous a souligné vendredi le boss de la FAA. Il s'agit de Tarek Boukensa et de Taoufik Mekhloufi (21 ans), d'Antar Zerguelaine, le décathlonien Larbi Bouraada qui avait, rappelons-le, battu le record d'Afrique de la spécialité, et Najem Manseur, qui étaient en préparation au camp d'entraînement de Tikjda. Par ailleurs, le président a indiqué que son instance et la commission technique sont à la recherche d'une équipe nationale composée essentiellement de jeunes, même si la composante actuelle n'et pas aussi vieille. Le plus vieux est Tarek Boukensa qui n'a que 27 ans, il a encore de beaux jours devant lui. Les cinq athlètes algériens qualifiés pour les 12es Championnats du monde d'athlétisme de Berlin se déplaceront jeudi prochain vers la capitale allemande. «Les athlètes retenus sont les meilleurs et les plus prêts» C'est Naceredinne Allioua (membre fédéral) qui conduira la délégation, composée de deux entraîneurs, du DEN et d'un kiné cubain. Le secrétaire général de la FAA, Mokhtar Gouasmi, s'y rendra également demain prochain, pour assister au congrès de l'IAAF qui se tiendra les 12 et 13 de ce mois. En comparaison avec la 11e édition d'Osaka en 2007, la participation algérienne à Berlin est minime. A Osaka, la participation algérienne avait enregistré la présence de 10 athlètes qui avaient réalisé les minima. Le doute qui entourait la participation de Boukensa, de Zerguelaïne et de Manseur, qui ont contracté des blessures quelques jours avant le départ pour la capitale allemande, a vite été dissipé par le contrôle médical effectué hier par le Pr Maatouk Yaïci. D'après l'échographie, une simple élongation bénigne et une contracture à la jambe chez Najim Manseur ont été vite décelées, et les participants et les responsables ont été rassurés. Concernant le programme des Algériens, leur entrée en lice est prévue pour la première journée des Championnats du monde. Le bal sera ouvert par Boukensa, Zerguelaine et Mekhloufi qui disputeront le 1er tour éliminatoire. Dans une épreuve très difficile selon les spécialistes, nos représentants, habitués de la haute compétition, devront sauf catastrophe, effectuer avec succès les deux tours avant d'atteindre la finale du 1 500 m prévue le 19 août à19h25 où tout est possible. Evaluant les chances de nos représentants aux Mondiaux 2009, le président de la FAF a estimé que plusieurs athlètes nationaux devraient, du moins sur le papier, atteindre les finales, eu égard à leurs positions avancées au classement mondial dans leurs spécialités respectives à l'instar des coureurs du 1 500 m et du double tour de la piste. Il a également exprimé son optimisme quant aux chances de nos athlètes, tant en individuel que par équipe, surtout avec la présence des deux meilleurs spécialistes de la distance sur la scène internationale, Tarek Boukensa et Antar Zerguelaine et vice-champion fort d'un chrono personnel encourageant (3'310''). A propos de l'absence de l'Algérie de certaines épreuves lors de cette compétition, chez les messieurs et les dames, il a expliqué que certains athlètes habitués de la scène mondiale ont été pris de court et n'ont pu réaliser les minima, soulignant que d'autres jeunes ont encore besoin d'expérience sur les pistes. M. Badredine Benhadjoudja a, en outre, relevé l'impact négatif des changements à la FAA ou à la direction technique nationale (DTN), sur la continuité du travail de base, de formation de la relève et de préparation d'athlètes de haut niveau pour les échéances internationales. Il a émis le vœu que le groupe de travail, auquel a été confiée il y a quelques mois la DTN, puisse réussir à redorer le blason de l'athlétisme national et lui redonner son rayonnement et sa place de choix à l'échelle mondiale. A travers ses multiples participations aux Championnats du monde d'athlétisme, d'Helsinki 1983 à Osaka 2007, l'Algérie a glané 7 médailles, dont 5 en or, 1 en argent et 1 en bronze. Morceli en a gagné à lui seul 3 en or. A. R.
