Il n'avait pas encore bouclé sa 53ème année et il avait déjà décidé de tirer sa révérence. Chawki Madani, un des plus brillants journalistes qu'ait connu la presse algérienne, est décédé hier matin suite à un malaise avant même d'arriver à l'hôpital de Zeralda. Né le 20 novembre 1956 à Sidi Aïssa dans la wilaya de Médéa, Chawki était titulaire d'une licence en lettres arabes de la faculté d'Alger. Il choisira de faire son chemin professionnel dans le monde de la presse aussitôt ses études universitaires terminées. C'est ainsi qu'il a rejoint en 1985 le quotidien arabophone national public El Chaab. Il travaillera par la suite dans les deux journaux annexes de cette institution publique, à savoir Al Mountakhab et Al Massaa, de mars 1990 au 31 août 1995. Il choisira par la suite le journal hebdomadaire Al Waqt avant d'assurer la rédaction en chef de l'hebdomadaire Al Sabah Al Djadid entre janvier 1996 et juin 1997. Il travaillera au quotidien arabophone El Khabar du 12 juillet 1998 jusqu'au mois d'avril 2008. Il a intégré ensuite la rédaction d'Algérie News, puis celle d'Al Fadjr avant de rejoindre l'équipe du nouveau quotidien Al Waqt dans lequel il assumait, jusqu'à cette semaine, la responsabilité de la rubrique nationale. Père de deux enfants, Nazih, âgé de 19 ans, et Rym, 14 ans, Chawki était de ces journalistes qui occupaient, avec leurs familles, les chambres exiguës de Sidi Fredj. Une chambre qui, au fil du temps, ne pouvait abriter père, mère et enfants. C'est ainsi que ces derniers décident de retourner en compagnie de leur maman à Médéa en espérant pouvoir vivre un jour sous le toit d'une seule maison. Chawki ne vivait que pour cela et ne rêvait que de pouvoir rassembler à nouveau sa famille. Lui, le militant d'un des trois partis au gouvernement, lui qui côtoyait ministres, députés et autres responsables, n'a pas pu poser un problème qu'il considérait comme strictement personnel. Chawki n'était pas de ceux qui profitaient de leurs fonctions pour régler leurs problèmes. Il est parti avec ce grand regret de ne pas avoir laissé de logement à sa famille. Chawki a quitté cette vie comme il a toujours vécu. Ses collègues se souviendront toujours de son large sourire que rien ne pouvait effacer. Ils se souviendront aussi de ses boutades qui apportaient un rayon de soleil dans leurs journées les plus lugubres. Dors bien, Chawki. Maintenant, tu peux enfin reposer en paix. G. H.