Photo : Sahel Par Mekioussa Chekir «La loi de finances 2010 ouvre une nouvelle option économique. Nous avons constaté qu'il n'y a pas eu de recul par rapport à la loi de finances complémentaire 2009. Il s'agit d'une réforme économique et non pas d'une contre-réforme», s'est félicitée, hier, la secrétaire générale du Parti des travailleurs (PT), Louisa Hanoune, à l'issue des travaux de la dernière session de l'année en cours du conseil national du parti qui se sont déroulés à Sidi Fredj (Alger). Pour l'intervenante, les dispositions de la nouvelle loi de finances reflètent «l'existence d'un Etat qui veut reconstruire une économie saccagée par les politiques de privatisations et de liquidations. C'est une victoire en dépit des insuffisances qu'elle contient […] Si l'Etat n'avait pas corrigé les erreurs, il se serait effondré». La première responsable du PT évoque, à ce propos, les pressions internes et externes exercées sur le gouvernement, notamment ce qu'elle qualifie de «chantage» de la part de quelques responsables de firmes étrangères. Cela étant, Mme Hanoune se demande pourquoi le gouvernement continue-t-il à prendre des mesures et leur contraire, allusion aux entreprises publiques qui sont rouvertes par endroits au moment où d'autres sont menacées de fermeture sans qu'il intervienne pour éviter que cela se produise. Et de citer la wilaya de Khenchela pour le premier cas et celle de Jijel pour le second. Autre grief évoqué par l'intervenante, l'insuffisance du budget alloué au secteur agricole. Celui de l'éducation l'interpelle particulièrement tant la situation est «catastrophique». A ce propos, elle demande que le gouvernement prenne des mesures d'urgence pour remédier au cafouillage qui caractérise tous les aspects de ce secteur : la couleur des tabliers ; la charge des programmes et des horaires ; le nouveau week-end, la prime destinée aux écoliers nécessiteux… Abordant les prochaines sénatoriales, Mme Hanoune dira d'emblée que «la corruption est au rendez-vous», en ce sens que les militants de son parti ont été approchés dans certaines wilayas par d'autres issus de partis politiques comme le FLN et le RND pour monnayer au prix fort leurs voix. Pour autant, elle n'exclut pas la possibilité d'alliances politiques dans les wilayas qui ne connaissent pas de problèmes en termes de candidatures. Saisissant l'opportunité de sa rencontre avec les médias, elle interpellera le ministre de l'Intérieur et des Collectivités locales en vue de procéder, dans les meilleurs délais, à la révision de la loi électorale en vue d'empêcher que le monde des affaires continue d'influencer et d'être influencé par celui de la politique. Mme Hanoune ne manquera pas, par ailleurs, de s'indigner quant à la tournure que prend l'affaire du secrétaire général du ministère des Travaux publics : «C'est du lynchage et des pressions qui sont exercées sur les magistrats. Personne n'a le droit de se prononcer sur la culpabilité de l'intéressé tant qu'il bénéficie de la présomption d'innocence. C'est celui qui a divulgué les informations, quand bien même elles sont fondées, alors que l'enquête suit son cours, qui doit être mis sous les verrous», conclut-elle.