Dans l'objectif de renforcer la supervision bancaire, la Banque d'Algérie (BA) mettra en place un système de notation bancaire conforme aux standards internationaux l'année prochaine. C'est ce qu'a indiqué une note d'information émanant de cette institution. Ce nouveau système, a précisé la même source, s'inscrit dans le cadre d'une action soutenue d'amélioration de l'évaluation, de la gestion et de la maîtrise des risques de crédit pour accompagner l'augmentation du capital des banques et établissements financiers enregistrée cette année. D'ailleurs, soutient le document, cette augmentation du capital a été appuyée par l'assainissement additionnel des crédits non performants dans les portefeuilles des banques publiques liés aux entreprises publiques. Les rédacteurs du document estiment dans le même ordre d'idées que, bien que le secteur bancaire et financier algérien «n'ait pas été affecté directement par la crise financière internationale, témoignant des progrès en matière de stabilité monétaire et de résilience de ce secteur, le renforcement de sa solidité est un objectif permanent des autorités monétaires et de supervision». L'ordonnance n° 03-11 d'août 2003 relative à la monnaie et au crédit donne à la BA de larges prérogatives en matière de stabilité financière, explique le document. En vertu de ce texte de loi, la mère des banques a initié plusieurs actions, notamment sous l'angle réglementaire, pour consolider davantage la stabilité et la solidité financières des banques et établissements financiers durant l'exercice 2008-2009. Dans ce sillage, la BA a également développé les instruments de surveillance macro-prudentielle sous forme de suivi des banques par les indicateurs de solidité du système bancaire, indicateurs synthétiques portant sur le niveau des fonds propres (ratio de solvabilité), les crédits distribués par nature et maturité, leur classement et le niveau de provisionnement des créances non performantes. Et parmi les indicateurs qui font partie d'une surveillance régulière figure le ratio de solvabilité global qui est passé de 12,85% en 2007 à 16,54% en 2008, selon la Banque d'Algérie. Par ailleurs, signalons que le Conseil de la monnaie et du crédit a promulgué, en décembre 2008, le nouveau cadre réglementaire portant sur le relèvement substantiel du capital minimum des banques (de 2,5 milliards de dinars à 10 milliards), et établissements financiers (0,5 milliard de dinars à 3,5 milliards) jugé nécessaire pour leur permettre de faire face aux risques bancaires, y compris les risques systémiques. Après les autorisations accordées par le Conseil de la monnaie et du crédit au second semestre 2009, l'ensemble des banques et établissements financiers sont en voie de compléter ce processus de mise à niveau du capital minimum, respectant le délai de douze mois accordé aux banques et établissements financiers pour se conformer à ces nouvelles exigences en matière de fonds propre de base. Il s'agit là, juge la BA, d'un élément important de la stratégie de renforcement de la solidité et de la stabilité du système bancaire en Algérie. Les banques et établissements financiers à capitaux publics avaient déjà un niveau de capital supérieur au niveau capital minimum requis, rappelle la BA qui précise que le processus de transformation de la CNMA banque est en cours. La propagation des effets de la crise financière internationale et de la récession des économies développées aux pays émergents et en développement est nettement établie au premier semestre 2009, surtout dans les pays affectés par un reflux brutal des capitaux en contexte de forte exposition de leur secteur bancaire aux marchés financiers internationaux, analyse la même source. S. B.