Toujours égal à lui-même et, surtout, croyant plus que jamais à ses principes et ses vérités, Meziane Meriane, coordonnateur national du Syndicat national autonome des professeurs de l'enseignement secondaire et technique (SNAPEST) a, à la faveur de la conférence de presse qu'il a animée avant-hier, réitéré la position de son mouvement face à un certain nombre de revendications auxquelles il ne cesse d'appeler depuis un bon bout de temps. D'emblée, et sans introduction aucune, l'orateur entrera dans le vif du sujet, se demandant comment il se fait que seule la tutelle, en l'occurrence le ministère de l'Education nationale, est habilitée à mener les négociations avec le ministère des Finances et la fonction publique (au sujet d'un certain nombre de revendications soulevées par la famille de l'éducation dont, bien sûr, la lancinante question du régime indemnitaire) alors que les syndicats ont pris part aux discussions préalables, faisant même des propositions pertinentes. Se voulant pratique, le coordonnateur national du SNAPEST indiquera que son mouvement avait des propositions concrètes au sujet du régime indemnitaire. Au regard d'un certain nombre de paramètres, l'IEPP, dont le montant, qui était de l'ordre de 3 000 dinars, passerait du simple du double, soit 7 800 dinars. Le même constat peut être fait à l'IAPP, laquelle doit être augmentée de près de 2 000 dinars, atteignant les 13 000 dinars. Pour les primes de documentation et de qualification, actuellement fixes, (elles sont respectivement de 1 700 et 6 500 dinars), le SNAPEST prpose qu'elles soient calculées à raison de 30 et 40% du salaire de base (dans ce cas, elles pourront atteindre 8 000 dinars pour la première et 10 400 pour la seconde). Outre ce qui précède, le conférencier insistera sur le fait que, vu les spécificités du métier d'enseignant, d'autres primes et indemnités s'avèrent nécessaires et doivent impérativement être incluses. Il s'agit de l'indemnité de préparation et de recherche pédagogique (IPR), de l'indemnité de risque et de nuisance (IRN), de l'indemnité d'encadrement et d'orientation (IEO) et de l'indemnité de classe (IC). Il y a lieu de préciser que toutes ces indemnités sont calculées à 50% du salaire principal. Pour lui, l'objectif recherché, à la faveur de toutes ces propositions, est de faire en sorte que le salaire de l'enseignant atteigne les 100 000 dinars. «Ce n'est guère exagéré. Nous ne demandons pas la lune», dira-t-il, fustigeant dans la foulée les propos du Premier ministre, selon lequel il ne pourrait y avoir d'augmentation de salaire sans réel développement économique hors hydrocarbures. «Le marasme et la déconfiture de l'économie nationale n'incombent pas aux fonctionnaires. Dans tous les pays du monde, à chaque fois qu'il y a une crise économique, on procède à la réduction des salaires pour en faire bénéficier le Trésor public. Il y a des salaires mirobolants (avoisinant les 50 millions de centimes) au moment où des pans entiers n'arrivent pas à joindre les deux bouts», martèlera-t-il. Au sujet des œuvres sociales, le coordonnateur du SNAPEST réitérera sa position au sujet de la nécessité de les confier à une commission indépendante (des syndicats et de l'administration), laquelle sera chargée de les gérer. S'exprimant sur la médecine du travail, M. Meriane insistera pour dire qu'au regard d'un certain nombre de spécificités qui lui sont propres (position debout prolongée, stress…), le volet médical ne doit pas être un vain mot. «Ce sont d'ailleurs ces spécificités (qui font du métier d'enseignant un métier extrêmement pénible) qui nous ont toujours poussés à revendiquer une retraite après 25 années de travail», tiendra à rappeler l'orateur. Parlant du programme de rattrapage des cours perdus consécutivement à la grève de 3 semaines observée par un certain nombre de syndicats, le coordonnateur du SNAPEST s'étonnera que les directives ministérielles stipulant qu'il ne peut y avoir de rattrapage pendant les vacances ne soient pas appliquées. «C'est l'anarchie la plus totale, à telle enseigne que les élèves ne savent plus quoi faire. Dans tous les pays du monde, il y a des spécialistes des sciences de l'éducation. Arrêtons de faire de nos enfants des cobayes», fulminera M. Meriane. B. L.