De notre correspondant à Béjaïa Nacer Aksel S'il y a une mauvaise image qui ternit notre quotidien, s'il y a une chose qui nous rend réticents à inviter des étrangers dans notre région, ce sont bien les ordures. Voilà un phénomène, qui, au fil des années, a pris de l'ampleur au point d'étouffer tous nos espaces de vie. Partout où on va, sur les trottoirs même sur ceux des boulevards principaux comme sur les routes à grande circulation, dans les parcs comme dans les forêts et sur les plages, on rencontre des bouteilles, des canettes de bière, des sachets en plastique…, il n'y a vraiment aucun espace de vie qui échappe à cet envahissement d'ordures, à tel point qu'il constitue aujourd'hui une véritable menace pour la vie publique. C'est une menace non seulement pour la santé publique et pour l'environnement, mais aussi pour la vie économique de la région. C'est pour cela que, chaque, année, à l'approche de la saison estivale, les opérateurs économiques du secteur touristique et les autorités locales tirent la sonnette d'alarme. Il s'avère que le nettoyage n'est pas uniquement une affaire de service public, mais aussi un impératif économique touristique. «La propreté» est l'un des éléments prépondérant qu'il faut prendre au sérieux pour valoriser la «destination Algérie». A chaque préparation de la saison estivale, on en parle, et c'est déjà bien ! Cette fois-ci, il ya eu des actes concrets dans les villes du littoral. Toutes les plages et les artères principales de celles-ci présentent un visage plus ou moins propre, peu de détritus ont été constatés sur les plages et les trottoirs le week-end dernier, notamment dans la ville de Tichy. Ce qui réchauffe, bien sûr, le cœur ! On est parti avec des préjugés pour dénoncer ce phénomène cauchemardesque, et on était pris à contre-pied. Même si à Souk El Tenine, les ruelles de l'intérieur ainsi que les arrêts de bus ne sont pas nettoyés depuis des mois ; et à Aokas plusieurs espaces ne sont toujours pas beaux à voir, donc, il reste beaucoup à faire. Néanmoins, toutes les plages de la côte séduisent. Mais, le meilleur exemple, c'est celui de la ville de Tichy où on a beau essayé de dénicher quelques amas de détritus ! Rien ! Vraiment rien, et ce, tout aussi bien sur le sable qu'à l'intérieur de la ville. On s'est rapproché alors des autorités locales pour avoir des explications. Elles nous assurent qu'aucun budget spécial n'a été débloqué à cet effet, il n'y a eu qu'une gestion rationnelle des équipements existants, à savoir 2 camions poubelles et 2 cases répartis sur le chef-lieu et Baccaro. L'APC ne dispose que de 10 agents nettoyeurs permanents et de 10 autres saisonniers recrutés dans le cadre de l'AIJ. En revanche, celle-ci a installé une cinquantaine de poubelles publiques dans la ville et une soixantaine de demi-fûts tout le long de la plage et a ouvert 8 toilettes publiques de type Copemad. Le mérite revient plutôt à la mobilisation citoyenne. En effet, tous les commerçants surveillent leurs alentours et les habitants des cités veillent sur leur quartier. «Voilà le secret de cette opération !» nous confirme Achour, vice-président de l'APC de Tichy. Comme il nous a appris que le nouveau programme comporte, entre autres, l'installation de 15 autres toilettes publiques sur la prochaine terrasse de front de mer.