Photo : APS Par Amar Rafa Au début ce fut un signal d'alerte lancé par un car-ferry algérien, El Djazair II en l'occurrence, transportant 700 passagers. Le commandant déclare un incendie à bord ayant affecté particulièrement les moteurs à 18 miles marins (un mile marin= 1850 mètres, ndlr) au large des côtes et affirme y résister par les moyens de bord. Après avoir parcouru 8 miles, il déclare ne plus maîtriser la situation et demande de l'aide. C'est alors que les moyens de recherche et de sauvetage (SAR) sont mis en œuvre. Deux vedettes de patrouille des gardes-côtes, Deneb 334 et Deneb 339, ainsi que des vedettes de sauvetage se lancent en direction du ferry, duquel se dégagent de la fumée. A bord des vedettes des gardes-côtes, dotées de moyens modernes, dont des radars de technologie récente, sonars et une caméra de surveillance, la radio crépite : le commandant d'El Djazair II déplore une trentaine de blessés, dont cinq en état avancé. Les passagers sont pris de panique alors que certains d'entre eux sont évacués à bord de chaloupes de dernière génération, inchavirables, qui ont les caractéristiques de résister à de fortes tempêtes. Opération de recherche synchronisée Cependant, après le décompte des passagers une personne est portée disparue. C'est alors que sont engagés les moyens de recherche. Le polygone de recherche est établi le long de l'itinéraire du bateau. Un Hercules C130 pointe le bout du nez à l'horizon, effectuant plusieurs passages. L'équipage scrute le polygone de recherche mis sur l'itinéraire du bateau. Ce n'est qu'une fois le naufragé repéré que l'avion largue un kit de survie, un canot de sauvetage et de la nourriture, en attendant l'arrivée des secours. Un hélicoptère de sauvetage à double hélice, de type Kamov, survole le rescapé, puis, un plongeur suspendu à un câble le repêche puis l'évacue vers la terre ferme. Trois vedettes équipées de canons à eau entrent en action pour éteindre le feu qui s'est déclaré à bord du ferry et refroidir ainsi les parois à tribord. De son côté, le remorqueur Sidi Abderrahmane est chargé de tracter le car-ferry avant que ce dernier ne rallie le port par ses propres moyens. S'ensuivra le déclenchement d'une enquête nautique par les inspecteurs des forces navales, qui servira plus tard à l'indemnisation des passagers, de même qu'il sert à confectionner le rapport adressé à l'Organisation internationale de la navigation maritime qui le diffusera à grande échelle à tous les autres navires. Ainsi se termine la SAR maritime. Dispositif de soutien à terre Au tour de l'important dispositif mobilisé à terre de prendre le relais. Les blessés sont transbordés des vedettes de sauvetage, acquises dernièrement de Norvège, jusqu'à quai où ils sont pris en charge par les équipes de la Protection civile, puis évacués vers l'hôpital de campagne mis en place à cet effet. Sur place, les équipes médicales leur prodiguent les soins d'urgence avant que les SAMU ne les transporte vers les structures hospitalières les plus proches. Ainsi prend fin l'exercice de recherche et de sauvetage en mer organisé hier à la façade maritime d'Alger par le service des gardes-côtes algériennes. Cet exercice du SAREX (Search and Rescue Exercise), qui est à sa treizième édition, est mis sous la direction du général Goulmamine, commandant de la façade maritime d'Alger, alors que la coordination est confiée au Centre national des opérations de suivi et de sauvetage (CNOSS). Un dispositif créé par décret présidentiel n°95-290 du 30 septembre 1995. Parmi les objectifs recherchés du Sarex, le colonel Defairi, responsable de la cellule de communication de la marine nationale, avance «l'approfondissement de l'expérience acquise durant les précédentes éditions de l'exercice». Il s'agit de, «généraliser l'expérience acquise afin d'éviter les problèmes ayant eu lieu auparavant, de tester les moyens mis en place, et l'organisation dans le but d'atteindre une harmonie entre les différents intervenants, ainsi que d'améliorer le temps d'intervention en y habituant les intervenants, et de donner l'occasion aux inspecteurs de maîtriser les procédures d'enquête nautique», a expliqué le colonel Defairi. Ce que partagent les représentants des Etats-Unis et du Portugal, spécialisés dans le sauvetage en mer, qui ont relevé «le degré élevé de coordination et la cohésion, entre les différents intervenants». Un comité de direction étoffé Plusieurs intervenants font partie du comité de direction et de coordination pour la recherche et le sauvetage maritimes dénommé «comité SAR-maritimes», institué par le décret susmentionné et présidé par le ministre de la Défense nationale au niveau du commandement des forces navales ou par son représentant. Ainsi, nous comptons trois représentants du ministre des Transports, respectivement au niveau de la marine marchande, des ports, de l'aviation civile et de la météorologie. Un représentant du ministère des affaires étrangères, deux représentants du ministre de l'Intérieur, respectivement au niveau de la direction générale de la Protection civile et de la direction générale de la Sûreté nationale, un représentant du ministre des Finances au niveau de la direction générale des douanes, un représentant du ministre de la Poste et des Technologies de l'information et de la communication, un représentant du ministre de la Santé et de la Population, trois représentants du ministre de la Défense nationale, respectivement au niveau du commandement des forces aériennes, du commandement des forces de défense aérienne du territoire et du commandement de la Gendarmerie nationale participent également aux travaux du comité SAR maritimes. Sa mission essentielle consiste en la définition de la zone de responsabilité pour la recherche et le sauvetage maritime, l'établissement des plans d'intervention et de secours ainsi que les plans de formation au bénéfice des personnels des centres de coordination et des administrations parties aux opérations, la coordination avec les autorités concernées et l'emploi des moyens et services nécessaires aux opérations et l'harmonisation des liaisons avec les services similaires des pays voisins ou autres pour la conclusion éventuelle d'accords entrant dans le cadre de sa mission.