L'Europe est totalement paralysée et Air Algérie annule tous ses vols vers ce continent. Ou presque. Depuis trois jours, en effet, la majeure partie de l'espace aérien du Vieux Continent est fermée. Avions cloués au sol, voyageurs perdus et voyages annulés, sont donc les seuls images que donnent les aéroports européens depuis mercredi dernier, suite à l'éruption du volcan Eyjafjöll, situé dans le Sud de l'Islande. C'est la raison pour laquelle la compagnie nationale Air Algérie annule tous ses vols vers l'Europe du Nord. «La compagnie Air Algérie a pris toutes les dispositions amenant à l'annulation des vols a destination et en provenance d'Europe du Nord pour la journée du vendredi», a indiqué hier un communiqué de la compagnie nationale. Le volcan en question, l'un des plus spectaculaires du globe terrestre, n'a pas fait de victime mais quelque 800 personnes ont été évacuées mercredi dernier, selon les autorités islandaises. Très vite, le nuage de cendres volcaniques a commencé à se répandre dans le ciel européen. Les aéroports de plusieurs pays, y compris ceux des plus éloignés comme la Russie et les pays baltiques, ont été fermés au trafic. Le premier pays à avoir annoncé la fermeture de son espace aérien est la Grande-Bretagne, à cause notamment de sa proximité avec l'Islande. Plusieurs installations aéroportuaires, notamment celles de l'Irlande du Nord et de l'Ecosse ont suspendu le trafic aérien dès la soirée de mercredi. D'autres pays, limitrophes, ont suivi l'exemple, selon plusieurs agences de presse. Ainsi, le Danemark, la Norvège, la Finlande et la Suède ont été parmi les premiers pays à fermer leurs aéroports. Pis, certains chasseurs de l'armée de l'air finlandaise ont même été endommagés par les cendres du volcan alors qu'ils effectuaient des vols d'entraînement. D'autres pays, et non des moindres, ont suivi le pas de leurs voisins nordiques. Il s'agit des Pays-Bas, de la Belgique, de l'Espagne, de la France et de l'Allemagne. La chancelière Angela Merkel, de retour d'un voyage aux Etats-Unis, était obligée, au même titre que l'ensemble de sa délégation, de passer la nuit de jeudi à vendredi à Lisbonne, au Portugal, faute de vol sur Berlin. Même les pays de l'Est de l'Europe ne sont pas épargnés. Ainsi, l'aéroport de Cracovie, en Pologne, a été fermé au trafic dès jeudi dans la journée. Pourtant, c'est dans cette ville que devra être inhumé, demain dimanche, le président Lech Kaczynski et son épouse, décédés la semaine dernière dans un accident d'avion. Plusieurs chefs d'Etat et de gouvernement sont attendus pour ces obsèques. Malgré les perturbations, les autorités polonaises ont indiqué que les funérailles ne seront pas reportées. Hier encore, les autorités russes avaient déclaré avoir l'intention de fermer l'aéroport de Moscou, atteint par les cendres tout comme l'essentiel de la région nord-ouest du pays. Les autorités de la navigation aérienne ont déjà estimé les pertes de ce blocage à 200 millions de dollars par jour. La situation commencera à être partiellement rétablie dès d'aujourd'hui. A. B.